2009/11/09

Incorrigible forumiste

Je suis incorrigible. Toujours excessive dans mes passions.

Depuis que mes fins de semaine ne diffèrent plus tant que ça des lundi ou des mercredi de fonctionnaire, je m'embarque dans des choses...


Comme les forums de discussion. Je suis retournée plus tôt la semaine dernière sur un forum que j'avais délaissé pour des raisons que... Oh, je suis trop d'humeur heureuse pour vouloir m'en souvenir ce matin.


Je vais et viens dans les forums spécialisés depuis que je m'adonne au surf. Non, non! Pas la planche privilégiée des frères Wilson, mais bien le surf du Net, le survol de la toile, la navigation errante dans les méandres réseautiques de notre société pseudocivilisée.



Des fois je m'essuie légèrement les pieds devant le seuil et fais un rapide tour du proprio. Des fois j'y passe une heure ou deux, à lire et à lire les différents messages, à épier les conversations. D'autres fois, j'y colle, dans ces forums et j'y sévis quelques jours en écrivant et y polluant de mes verbiages inutiles et vains, le temps de me défaire d'une passade passagère.


Mais au printemps, peut-être plus en fin d'hiver dernier, je m'étais vraiment accrochée à des forums concernés par la vie et la mort de mon équipe de hockey préférée. Un premier, puis un autre et cet autre encore. Pour finalement vraiment m'investir dans un projet qui n'avait jamais été mien dès le départ. Mais la passion a pris le dessus...


Ça n'était pas sans me rappeler des mois intenses, précurseurs de l'ère webienne, où je m'étais donnée corps et âme dans ces vieux trucs qu'on appelait les BBS (pour bulletin board system). Pendant des semaines, que dis-je des mois! j'y ai vécu en négligeant tout ce qu'on ne doit pas négliger de la vie. Je vivais dans les entrailles d'un petit réseau d'une demi-douzaine d'ordinateurs personnels, visités quotidiennement par des dizaines et des dizaines de mordus qui comme moi vivaient de par leur modem et leur deuxième ligne de téléphone résidentielle afin de ne rien rater du reste de sa vraie vie.


C'est peut-être parce que j'ai toujours aimé écrire et que vouloir écrire sans souhaiter être lue m'apparaît comme ce que c'est: un oxymoron.


J'ai dû me sevrer assez brusquement de ma dernière manifestation de fièvre forumique au cours des récents jours. Brutal.


Pas que je n'avais plus cet exutoire qu'est l'écriture pour m'exorciser de tous ces maux et ces mots qui me hantent perpétuellement. À preuve, je suis devenue une scriblogueuse officielle en m'installant à mon tour dans ce blogue que j'essaie de tricoter tant bien que mal.


Mais ce que je n'avais pas anticipé, c'est ce deuil bref mais bien réel que j'ai dû vivre, un deuil pour des personnes que j'avais eu la chance de croiser sur mon chemin et qu'on m'avait privée de revoir d'un seul coup de balai cybernétique.


Ce matin, je veux célébrer le fait que j'ai retrouvé de ces amis dans les dernières heures parce que j'ai ce gros défaut: je suis une incorrigible forumiste.