2009/12/02

Ma plus belle coupe Stanley

Les Ursulines par Jean-Paul Lemieux


Pourquoi ferais-je différemment ? Je vois, j'entends toutes ces personnes, et personnalités diverses, faire leurs propres bilans du centenaire du Club de hockey Canadien. Ainsi, pourquoi pas moi…


On se souvient toujours de sa première fois. Mais ma plus belle coupe à moi n'était pas ma première. Quoiqu'il s'agisse de la plus vieille dont j'ai le souvenir encore très net même s'il est en noir et blanc.


C'était aussi ma première coupe comme affranchie de l'influence paternelle, j'avais onze ans et j'étais pensionnaire. D'y penser aujourd'hui pour illustrer à quel point on avait le CH dans le sang, je ne crois pas trouver dans ma propre vie un meilleur exemple : même les bonnes sœurs étaient des fanatiques de la Flanelle !


Déjà que la fin de saison avait été mémorable d'elle-même. L'arrivée de ce géant aux postures bizarres, cet érudit sorti d'à peu près nulle part – dites, c'est où Cornell au juste ? C'était une année où on ne pensait pas à rebaptiser des frères Pierre et François et que l'on savait que le grand Jean n'en avait plus pour bien longtemps.


Mais comment ne pas oublier ces séries pleines de rebondissements ? Une victoire contre les ennemis jurés Bostonais si dominants autrement, puis les Minnesotains, premiers de l'expansion à gagner contre l'une des six originales. Et cette septième à Chicago. Le mardi 18 mai 1971.


Normalement comme couventines nous étions choyées d'une heure télévisuelle par semaine : Les belles histoires de Claude-Henri. Mais fièvre du printemps oblige et finales de surcroît… Si tractations il y eût, et il y a dû en avoir, je ne me rappelle plus. Mais je me souviens fort bien d'un groupe d'adolescentes amassées devant l'écran télé, pas dans l'auditorium habituel toutefois, c'était dans un recoin du dortoir. Question d'être tout près de nos lits pour sauver du temps peut-être ? Peu importe, nous étions toutes là, bien ablutionées, en pyjama et dents brossées fixant la boîte, criant et sautant au moindre poteau, au moindre arrêt. Et quelles célébrations après. Il me semble qu'on ait même eu droit aux croustilles et boissons gazeuses, on pétillait. Et non contentes de fermer le poste suite à cette ultime victoire je me rappelle fort bien d'avoir entendu l'annonce du vainqueur du Smythe, mon héros Glorieux pour la décennie à venir.


Ce n'était pas ma première. Ce n'était pas ma dernière. Mais je suis sûre que c'était ma plus belle coupe Stanley à moi.


Et j'en suis certaine, c'était aussi la plus belle de sœur Thérèse de Jésus, o.s.u.. Eh bien non, elles ne portaient pas leur nom de fille non plus, comme nos mères de cette époque…

2009/11/29

Merci Gilles

Mon très humble hommage personnel.

Tu es de mon cinema à moi. Tu es un des héros que j'ai choisis. Un créateur, un vrai.

Je choisis ceci de toi, du temps que «la tuque à Théo» et que le Glorieux chandail étaient tricotés main, pas vendus dans la Zone Canadiens.


Gilles Carle (1928 – 2009)