2009/11/21

Le Grand Un

Je n'ai jamais été particulièrement fan de Wayne Gretzky. Oh, il est un des grands du sport, ne vous méprenez pas. Si on me demandait toutefois, le meilleur joueur à mes yeux serait sans doute Bobby Orr. Et vous n'avez pas idée comment j'ai pu détester ce dernier.

Wayne Gretzky. Pas plus loin qu'il y a quelques semaines, seule la mention de son nom m'a attiré des ennuis dans un forum de hockey où je sévissais sérieusement. Je m'amusais alors à rendre compte de la maintenant cause célèbre de Bettman G., Daly B. et al vs Balsillie J. déguisée sous forme d'audiences dans un tribunal fédéral des faillites dans l'état ensoleillé de l'Arizona. Parce que si j'aime le hockey, j'aime pratiquement autant tous les éléments collatéraux qui s'y rattachent. L'aspect business du sport est en soi d'un intérêt certain, à mes yeux du moins. L'aspect légal, eh bien… j'ai toujours été une amatrice de films et téléséries mettant en vedette des avocats, de Perry Mason à Denny Crane sans oublier Ally McBeal et Erin Brockovitch – des bouquins de John Grisham et tous ces trucs-là. Et comme j'aime ça mêler les choses, je suis rapidement devenue une fidèle du juge Redfield T. Baum. Mais je m'éloigne… J'avais osé mentionner le nom du Grand Un, de la Merveille, dans la même phrase que l'expression «entraîneur contesté des Coyotes de Phoenix». Selon un grand amateur de hockey, je venais de commettre le sacrilège d'avoir diffamé l'un des meilleurs hockeyeurs de tous les temps. J'étais dès lors marquée par cet individu. Chaque mention ultérieure de Gretzky m'a valu des envolées assez spéciales, j'étais devenue aux yeux de cet homme son ennemie numéro un. Ennemie numéro un du Grand Un, vous vous imaginez ? Dans les forums de discussions de hockey, ça ne vous assure pas une grande popularité.

L'affaire c'est que j'ai toujours eu comme principe le suivant : être un excellent technicien n'est pas une garantie pour une personne qu'elle puisse devenir un grand maître instructeur. Un peu en corrolaire à l'adage anglais «Those who can do, those who can't, teach».

Éventuellement, j'ai eu à discuter dans ce forum de Wayne Gretzky alors que deux œuvres, l'une tournée et l'autre écrite (Kings Ransom et Gretzky's Tears), menaçaient de lever le voile sur La Transaction, celle qui l'envoya en pâture aux Kings du pays des Anges pour quelques millions de dollars. Vendu comme une tête de bétail d'Alberta. Mais si Gretzky est vu comme une victime, c'était le cas de l'individu mentionné plus haut, il était aussi considéré comme un traître par d'autres : il avait effectivement endossé le plan Bettman et vendu notre trésor national à des intérêts étrangers afin qu'il puisse pousser dans le grand carré de sable de la ceinture australe des États-Unis.

Pourquoi je n'ai jamais été particulièrement une grande admiratrice de Gretzky ? C'est que malgré tout son talent, il a toujours été pour moi le symbole de tout ce qui a mal viré dans le sport : l'explosion des salaires accordés aux joueurs dans les beaux jours de l'Association Mondiale de Hockey et la poursuite de cet eldorado dans l'évolution de notre propre LNH. Et même si l'on tente de déconstruire toute l'histoire à la base, c'est sa propre soif de plus qui l'a amené à déserter le plusse beau pays du monde, ne voulant pas renégocier à l'avance l'échéance d'un contrat le liant à Peter Pocklington. On aura beau discuter, tous les acteurs impliqués l'ont admis, Gretzky ne voulait pas négocier avec encore plus d'un an à écouler à son entente.

Je viens de visionner ce film, Kings Ransom, réalisé par Peter Berg. Je dois avouer que je l'abordais d'un œil méfiant, étant au fait que le réalisateur était un proche des Jones et Gretzky. J'ai beaucoup aimé. Et je le recommande à toute personne prétendant au titre de partisan du sport du hockey. Je n'ai pas changé d'opinion au sujet de la Merveille. Par contre, le documentaire démontre avec force tous les éléments émotifs qui entrent en jeu lorsque vient le temps de juger des décideurs et de leurs décisions. Les larmes de Gretky étaient-elle réelles ou comme Pocklington semble le croire, bien élaborées au bénéfice des spectateurs ? Ça, le film ne vous le dira pas, mais vous montre à quel point l'aspect pécuniaire peut rivaliser avec l'attachement émotif, les considérations politiques (et mêmes nationalistes) ainsi que les idées préconçues aux niveaux des propriétaires, des gérants, des athlètes jusqu'aux partisans.

Plus encore, si ce n'était que de moi on devrait imposer ce film aux chroniqueurs sportifs – autant les journalistes que les touristes – afin qu'ils comprennent que parfois avec recul on comprend mieux que certaines décisions ne sont pas motivées par pure bigoterie ou par le dénigrement des pauvres partisans consommateurs exploités et que souvent même la recherche de profit peut avoir des conséquences heureuses…

Un extrait de Kings Ransom, réalisé par Peter Berg pour ESPN

2009/11/20

Let's dance

J'aurais voulu être musicienne. Je n'ai survécu qu'à deux leçons de guitare. Deux profs aussi, dont l'une était une bonne sœur, Ursuline. Je ne me rappelle jamais son nom, mais son expression trop patiente est restée imprimée en mémoire. On m'a déjà dit posséder des doigts de pianiste : longilignes. Nombreux sont les claviers que j'ai pu maltraiter au cours de ma vie, la majorité d'entre eux étaient toutefois branchés à des ordis. Oh non, pas ce type de clavier non plus.






J'ai deux bons amis qui s'en sont acheté un à un moment donné, ç'a donné lieu à des concerts intimes, sans plus. Je ne suis pas musicienne du tout. Mais la musique est omniprésente dans ma vie. Il n'y a pas grand'chose qui me soit mentionnée sans qu'un air familier s'immisce en mon cerveau, se transformant parfois en ver de tête cette irrépressible hantise qui nous squatte l'espace cher qu'on a entre les deux oreilles.





En écrivant ces mots, c'est du Bowie (encore !) qui me trotte en tête. Let's dance. Comme dans les souliers rouges et la danse du blues… Danser le blues ?




Est-ce que ç'a commencé au printemps dernier, selon l'ex-coach Perron la saison de tous les péchés ? Les Canadiens faisaient trop la rumba, apparemment. Cette année sera-t-elle la danse des journalistes ? Bien quoi, avec toute cette histoire de Salsa de Foglia hier. Puis le département de monsieur Beauchamps invite ses Glorieux au bal, mais par la porte noble d'en avant, celle de l'officiel portail.




Hier encore à la radio, Claude Lemieux essayait de me convaincre dans l'impression que j'ai d'avoir raté la télé-réalité la plus divertissante de la saison, Battle of the Blades. Je dois admettre, j'aurais du m'y mettre. J'ai vraiment l'impression d'avoir raté quelque chose d'intéressant. Pas mal plus que Lance et Compte en tous les cas. On dit que celle-ci aura une suite et même une version toute pure laine. Ah là, il faudra que je suive l'affaire, moi qui évite d'ordinaire ce genre d'émissions télévisées, ces télé-réalités. Et ça n'est même pas par snobisme, c'est que je n'en ai tout simplement pas le temps…



Shae-Lynn Bourne et Claude Lemieux à Battle Of The Blades - photo: CBC.ca

Pensée pour un ami

Je m'endormirai paisible, contente d'avoir un signe de vie d'un vieil ami après plus d'un mois sans nouvelles. Finalement...

Il est de ces rencontres que l'on voudrait éternelles. En attendant son petit mot-sourire je m'étais prise à nous relire, tous ces échanges qu'on a partagés dans nos belles nuits insomniaques, des jours, des semaines durant. Mêmes nos soirées électorales, provinciales, fédérales et obamiennes. Et aussi nos soirées de matches glorieux...

Neil Young chantait Like A Hurricane, moi je suis enfin redevenue une tornade. Une paisible tornade.
I am just a dreamer, but you are just a dream,
You could have been anyone to me.
[...]
And I'm gettin' blown away
To somewhere safer where the feeling stays.
Bonne nuit, cher ami!



Annotation

Bien oui, c'est pas la meilleure vidéo de Neil Young, surtout pour l'aspect sonore, mais je n'ai pu résister: le claviériste, aurez-vous pris soin de constater, porte le chandail du Glorieux Larry Robinson. Comme quoi, même sans faire exprès, le CH on n'y échappe jamais!

2009/11/19

Ce qui arrive aux méchants journalistes

Je croyais honnêtement ne pas revenir sur le sujet mais je n'avais pas le choix. Toutefois, je ne m'éterniserai point.

Quel plaisir de savourer Foglia aujourd'hui! Malheureusement un peu sur le tard, car j'ai l'habitude de lire mes journaux aux aurores.

Mais comme on dit, vaut mieux tard. En fait, j'aurais préféré qu'il ne le fasse hier. Mais ça doit être la faute à Ronald King, si au moins il lui avait envoyé son courriel avant. Ou bien c'est encore la faute de Hal Gill. Depuis qu'il est blessé le pauvre, on a tendance à l'oublier… Enfin, je voulais dire merci à monsieur Foglia pour avoir partagé avec nous ce qui arrive aux journalistes trop négatifs.

Bref, le monsieur du Chicago Tribune a été obligé de manger ses mots, littéralement, après avoir dit des choses pas trop gentilles à propos d'un joueur de basket, en l'occurence un certain Joakim Noah.


J'ai maintenant un nouveau fantasme à mon répertoire : je ferme les yeux et j'imagine l'ami Réjean dîner en compagnie de Robert G. et Pierre B.

Salsa ou moutarde ?

Les beaux Serge

Jamais je ne cesserai de m'émerveiller des rouages de la pensée. Je perds beaucoup (trop) de temps là-dessus d'ailleurs. Je m'apprêtais à trouver un sujet de verbiage vain et inutile, question d'alimenter le blogue qui après les soubresauts inattendus d'hier devrait se retrouver avec ses deux fidèles lecteurs pas plus…

Routine habituelle, RDI express le matin, les bulletins du sport et tiens on parle encore du beau Serge. Parce qu'il faudrait nous le ramener. Mais ma mission du jour était justement de m'en écarter de ces propos ayant trait à notre Flanelle. Désolée de vous décevoir, je me suis mise alors à penser au beau Serge. Mais pas celui-là.



J'ai déjà été cinéphile. Je le suis encore, mais faute de temps ma passion s'est un peu évanouie. Je me suis rappelée brièvement mes meilleures années de cinévore où je pouvais visionner au moins 3 ou 4 films par semaine et des fois plus. Ce semble si peu, mais c'était avant les Betamax, du temps des cinémas -répertoires, les cinés-campus du CÉGEP ou de l'université, les cinémas Cartier et Outremont, cette salle sur la rue Dundas à Toronto où j'avais vu la Cage aux folles en v.o. sous-titrée en anglais pour 0,99$ – j'avais ri deux fois pour le prix d'une, dans chacune des langues des deux solitudes.

J'aimais Chabrol. Non, j'adorais Chabrol et son indissociable Stéphane, La femme infidèle. Et bien sûr celui de Le beau Serge aussi que j'ai pu découvrir par la suite, en ordre chronologique inversé.


J'ai aussi adoré cet autre beau Serge du cinéma, quoique surtout pour sa voix, sa chanson.

Quelque chose me dit que je terminerai ma séance d'écriture matinale et que je me connecterai sur un de ces sites pourvoyeurs de vices sous forme de CD et DVD…

Par chance, je ne me sens pas trop déprimée aujoud'hui, la facture ne devrait pas trop être élevée.


2009/11/18

Leçon apprise? À tout hasard, merci Patrick

Je suis une personne impulsive. Dans certaines circonstances, comme dans un cas de ras-le-bol, de découragement, de frustration ou d’énervement pur et simple, je pose des gestes sans trop réfléchir. La tenue d’un blogue pour moi, à l’origine, se voulait un exercice purement ludique bien que je l’ai déjà dit : je suis une adepte de l’écriture thérapeutique. C’est comme ça qu’il m’est arrivé par le passé d’écrire à l’éditeur de mon quotidien simplement pour manifester ma joie ou mon insatisfaction. Une fois sur cinquante, peut-être cent, je finissais par être publiée.


Mais aujourd’hui je suis scriblogueuse et hier j’en ai eu ras-le-bol de voir mon équipe de hockey préférée se faire non seulement déconfiturer sur la glace mais sur toutes les tribunes et plus souvent qu'autrement dans des proportions démesurées. Alors, le billet d’hier ne m’avait pas satisfaite et j’ai eu le malheur de le pousser à monsieur Lagacé que je lis et respecte. Toutefois, je me suis fait prendre par surprise. Forte de mon expérience personnelle de ne jamais ou très rarement voir mes missives à l’éditeur publiées, j’ai oublié mon geste posé hier et me suis trouvée fort dépourvue lorsqu’on m’a fait signe que j’avais fait le blogue de Patrick Lagacé ce matin.


Comme le disait si bien mon ancien député au fédéral, que voulez-vous. Le mal est fait et j’assume mon geste.


Ceci étant dit, quelle surprise de voir les réactions qu’a pu susciter cette montée de lait bien anodine, qualifiée par Patrick de typique et d’ordinaire. Plutôt que de répondre individuellement à certains commentateurs, je le ferai une fois et en bloc. En fait, réponse est un bien gros mot. Toutefois, si ça peut en rassurer certains, je fais la distinction entre les vrais journalistes et les commentateurs-touristes. Ceux qui auront lu mon billet l’auront compris. Pour le reste, bien laissez-moi simplement dire que je vis autrement que par les gloires ou les déboires du Canadien. Je n’ai simplement pas envie de me faire taper continuellement sur le crâne par des « dehors Bob ! » ou « pourquoi Andrei K quand on aurait pu choisir Jeff Carter ? » à répétition. Ça change quoi? Réjean vous l’a bien dit hier, on n’y peut rien. Qu’on le dise une fois, soit. Mais la répétition à outrance se fait lassante. Si la Flanelle perd, sachez que je ne m’attends pas à lire le sommaire d’une victoire dans l’heure qui suit. J’ai commis peut-être l’erreur d’utiliser le terme « négativisme » cependant, « négativité » aurait été, je crois plus approprié. Il y a moyen de rendre compte sans rosir la réalité, et aussi sans la noircir plus sombre qu’elle ne l’est…


Pour compléter l’exercice en bonne documentaliste, voici le courriel envoyé plus tôt ce matin à Patrick, dans un élan spontané d’un autre tic malhabile qui me caractérise, la tendance à l’autojustification.
Patrick,

Cette fois-ci je prendrai le temps d'écrire comme il faut. Vous avez pu le réaliser, j'en suis à mes premières armes de blogueuse – par exemple, je n'avais même pas réalisé que les commentaires étaient désactivés, mais bon. Je regrette de ne pas avoir mis autant d'effort dans le courriel que je vous avais adressé que dans le billet « controversé », et je me suis retrouvée ainsi un peu prise les culottes à terre... Je ne croyais pas me retrouver ainsi en vedette chez vous, je ne croyais pas avoir été capable d'attirer votre attention de la sorte. Je comprends encore mieux la force des mots et de l'impact que peut avoir le mauvais choix de ceux-ci...

J'ai, malgré les apparences et la façon dont vous m'avez «présentée», beaucoup de respect pour votre profession et je n'aurais pas dû tout mêler dans le même sac, dans mon courriel en particulier. Parce que dans mon billet je crois bien faire la distinction entre les professionnels dont vous faites partie et les autres «touristes». Malheureusement, c'est ce qui semble avoir attiré l'attention sur moi dans la portion que vous avez publiée... Et pour le négativisme, j'aurais peut-être dû employer une autre expression. Je ne cherchais pas à faire l'apologie d'une équipe moche, si vous avez bien lu mon texte et ne cherchais pas à susciter une couverture jovialiste de mon équipe de hockey nationale (car, à l'heure actuelle c'est la seule professionnelle que nous avons au Québec, exception faite de l'autre, la LHNA je crois).

Je crois encore qu'il y a moyen de présenter les choses de façon réaliste comme le font certains de vos collègues – et je l'ai souligné dans mon texte – sans nécessairement tout tremper dans un enrobage édulcoré pour en masquer le goût amer ou tomber dans le bashing à outrance comme se plaisent à faire d'autres de vos collègues.

Mais je veux surtout vous remercier pour l'opportunité d'apprendre, c'est pour moi une bonne leçon à bien des niveaux.

J'espère quand même que vous viendrez me lire de temps à autre, peut-être aurai-je l'occasion de me racheter à vos yeux.

Bonne journée!
Lyse

2009/11/17

Un bulletin non chiffré

La vingtaine.

La vingtaine, c'est un jalon. Dans la vie d'un homme ou d'une femme, la vingtaine c'est parfois l'heure d'une remise en question, du rejet ou de l'acceptation en bloc ou non des valeurs inculquées par ses ascendants, son héritage… Des fois ça se fait avant, des fois ces réajustements de vie viennent plus tard. Parfois tout est si clair, la ligne déjà tracée pour soi l'avait été d'une main solide et résolue, d'un trait sûr et franc. Et parfois c'est le brouillard, on ne sait comment aborder la suite, on se questionne sur l'avenir, les beaux projets de carrière et toutes ses ambitions…

Ah, ma vingtaine à moi me paraît si loin. Celle de mon fils en est à mi-chemin. S'il ne l'a pas facile comme j'ai pu l'avoir, j'ai dû franchir mes obstacles bien à moi. Autre temps, autres mœurs. C'est comme ça, les temps changent.

Un centenaire, c'est long longtemps. Je n'en ai qu'un demi et mon fils le quart. Pendant nos existences, mon équipe a gagné 24 coupes, j'en ai vu 13 et fiston 2. J'ai vu le jour alors qu'il n'y avait toujours que six originales dans cette ligue de hockey et ma progéniture a crié ses premiers pleurs alors qu'il y en avait 21. Aujourd'hui ils sont trentaine. Les temps changent.

La vingtaine, c'est un jalon aussi pour mon équipe de hockey. Aujourd'hui ça voudrait dire le temps du bulletin chiffré ? Tout le monde, y compris sa belle-mère y est allé du sien. Je ne pouvais, moi non plus y échapper. Mais depuis dimanche matin je me retiens. Parce que non, je ne ferai pas l'autruche et j'admettrai que les résultats sont décevants. Et cette fusillade de samedi, oh là là. Notre joyau chéri laissé en proie aux Prédateurs de la ville du temple de sa musique préférée, plus ironique que ça…

Je voudrais juger à mon tour des performances de mes bien-aimés Glorieux, y aller d'une analyse éclairée, dénuée de toute perversion émotive et ça n'est pas facile. À l'heure où l'on se remémore ces années épiques et dynastiques des Joliat, Morentz, Harvey, Richard, Béliveau et Lafleur… vous les connaissez tous ces héros mythiques qui une minute nous enchantent, et l'autre nous dépriment.

Ils nous enchantent dans nos mémoires ou sur les écrans, et nous dépriment parce que les héritiers n'ont su se lever à leur hauteur. J'en lis tellement qui les matraquent, je n'ai pas le goût d'en rajouter, même si moi aussi je souffre. Oui, j'ai aussi mal à ma Flanelle !

Dois-je pleurer pour autant ? Dois-je retourner au fond de ma caverne pour n'y en ressortir qu'au printemps ?

Oui moi aussi j'en ai contre mes athlètes, ceux qui ne peuvent relever leur jeu d'un cran, ceux qui dorment encore lorsqu'on les appelle pour venir prêter main forte aux équipiers. Jeunesse ingrate, on la connaît cette relève, même que certains parmi nous ont cette responsabilité, on l'élève… Mais renie-t-on ses héritiers parce qu'ils perdent leurs repères ? Même ce tueur en série qui dans une prison croupit a eu une mère.

J'en ai davantage contre ces meneurs de claques qui ne font que décrier et qui, au nom d'une soi-disant justice patrimoniale, se permettent d'oublier qu'on ne peut rebâtir une équipe en deux temps trois mouvements. Au lieu de montrer comment soutenir leur équipe, ils encouragent les faux partisans à crier au racisme ou encore à dénoncer le capitalisme d'un sport qui en est pourtant aujourd'hui si dépendant.

Par chance, pour chaque belle-mère aigrie ou ex-entraîneur qui n'a jamais été choisi pour diriger mon équipe, il y a un scribe tel Marc-Antoine Godin qui dit les choses comme elles sont. Par chance, pour chaque vieux jauniste-motocycliste-viré-scénariste ou pisse-vinaigre qui verse son fiel sur l'organisation à partir du trottoir où il y a été relégué par un proprio fâché, je peux lire un Jean-François Bégin dans La Presse ce matin, ému, déçu, mais raisonnable. Par chance, lorsqu'il ne semble plus y avoir rien de positif à écrire, certains journalistes se tournent vers de vieux concepts du métier et vont dénicher l'histoire à raconter : mes hommages bien sentis à Dave Stubbs du quotidien The Gazette ce matin pour sa pièce sur Wayne Thomas. Si vous avez à vous poser la question à savoir qui est ce Wayne Thomas et que vous ne vous donnez même pas la peine de chercher ou d'aller voir… je n'oserai vous dire directement ce que je pense de votre passion pour le CH ou hockey, si vous clamez en avoir une.

Qu'est-ce qu'un vrai partisan ? Celui qui se tient derrière son équipe, dans la défaite comme dans la victoire. Pas celui qui chante le fatal "Na na na na, na na na na, hey hey..." avec 4 minutes à faire et une avance de 2 buts. Cette fois-là, Jack Todd avait raison.

Vous vous rappelez certainement cette soirée du 19 février 2008. Mike Boone s'en rappelle, lui. Vous y avez là la meilleure définition du partisan que vous pouvez trouver dans la récente histoire de notre glorieuse équipe : celui qui n'a jamais perdu confiance, même quand son équipe se faisait massacrer au compte de 5 à Zéro.

Le bulletin que je voulais rédiger pour mes Canadiens, je l'envoie à ceux qui méritent le plus qu'on les interpelle.

2009/11/16

Je me souviens d’un temps que les moins de vingt ans...

un billet récupéré, recyclé et réutilisé
(publié originalement le 16 septembre 2009 dans un forum de hockey)



Je suis d'humeur nostalgique aujourd'hui. Tout comme depuis les 10 ou 15 derniers jours. Un rien me ramène en amont du temps... Possiblement c'est cette période de l'année qui me fait le coup bon an mal an: la grisaille automnale, l'anniversaire du décès d'une personne chère, l'interminable attente pour la vraie saison de hockey allez donc savoir...





Je viens tout juste d'entretenir une conversation en où, encore une fois, le déclic du souvenir s'est fait sentir violemment.

Souvenirs des Cyniques. Ceux-là même qui ont commis les meilleurs Bye-Bye jamais produits. RBO, à côté des Cyniques, pour moi c'est de la petite bière. Les Cyniques de IXE-13, the French-Canadian dream. Et à partir de là, Louise Forestier, splendide dans sa prestation aux dernières célébrations de la fête nationale sur les Plaines d'Abraham. De là, le lien à l'Ostidshow se tire aisément dans ma cervelle tordue...

Paradoxalement, je viens de terminer la lecture de la biographie de Pierre Bourgault, écrite magistralement par Jean-François Nadeau, journaliste au Devoir. Ce n'est pas le personnage politique qui m'avait amenée à lire l'ouvrage, mais l'amant inconditionnel et intransigeant de ma langue maternelle préférée. Au moment de son apogée politique, j'étais encore trop jeune pour en forger ma propre opinion, encore trop influencée par la vision de parents davantage portés au fédéralisme trudeauiste. À leurs yeux, Bourgault était un radical. Toutefois, Bourgault demeure tout un phénomène, que l'on adhère ou non à ses convictions politiques. Et pour cette raison, ce bouquin je le recommande vivement. C'est là entre autres qu'on se rappellera ou apprendra, c'est selon, que Bourgault avait écrit les paroles de cette chanson:



Ah, tant qu'à parler de souvenirs... Je reviens d'un court séjour passé dans un endroit où la seule forme de technologie moderne accessible et qui soit acceptable à mes oreilles était la radio de la Première Chaîne captée sur un appareil alimenté par cellule photovoltaïque ou à coups de crinques lorsqu'il fait trop sombre dehors. Ce qui m'a permis d'entamer l'excellente série d'émissions produite par la SRC portant sur la Révolution tranquille. Je vous la recommande fortement, que vous ayez 20, 30 ou 60 ans, car il n'y a pas meilleur cours d'histoire sur cette période déterminante de notre identité nationale, que l'on soit du camp de Pierre Boivin ou de celui de Réjean Tremblay.

D'ailleurs, parlant de l'ami Réjean, je suspecte que nous partagions certains goûts malgré nos différends virtuels. Je suis persuadée qu'il a tiré le titre d'une récente chronique du tout premier épisode de la série signée Michel Lacombe.

Mon interlocuteur de ma session de clavardage matinal a porté à mon attention le fait qu'il fut un temps où la Saint-Jean, du temps qu'elle n'était pas officiellement devenue la fête nationale, pouvait attirer plus de trois centaines de milliers de spectateurs. Dire que certaines personnes croient ferme que seul sir Paul est capable d'un tel exploit sur les Plaines d'Abraham...



2009/11/16 Notes additionnelles et circonstancielles



J'ai vraiment apprécié hier soir la présence de Monsieur à TLMEP. J'étais contente de le voir paraître en meilleure forme que lors de sa dernière présence à l'autel dominical télévisuel. Je me rappellerai toujours la conférence qu'il était venu donner en pleine campagne électorale à l'automne 1976 au Collège Notre-Dame-de-Foy que je fréquentais alors – ironiquement et même si ça n'a pas trop rapport, je me souviens aussi qu'un certain John Cannon, fils de Lawrence notre ministre, était du lot estudiantin… je me demande bien ce qu'il fait aujourd'hui. Donc oui, Monsieur. Oh quel homme ! J'ignorais beaucoup encore de ce grand homme qui a tant donné pour son pays. Mais il m'avait séduite par son intelligence et sa passion. Et en même temps, l'adolescente romantique que j'étais à l'époque n'avait pu s'empêcher aussi de remarquer l'amour profond qu'il portait pour sa douce Alice… Il m'a fallu un peu de temps par la suite pour vraiment apprécier Jacques Parizeau dans tous ses contextes historiques, de la Révolution tranquille à sa prestation de belle-mère d'un parti politique en agonie.

Je suivrai sûrement l'évolution de son blogue au cours des prochains jours.