2010/11/08

Retour sur les emprunts

Ou rendre à César...


Jean-Charles Lajoie avait appelé ça une « embuscade ». D'autres appellent ça un emprunt. On a beau essayer de minimiser la chose en utilisant une nomenclature adoucissante, n'empêche que s'inspirer, s'approprier ou copier les oeuvres, les idées d'une autre personne, ça demeure du plagiat.

Et on a beau dire que l'« emprunt » n'est accessible qu'à un nombre limité de personnes, ça demeure du plagiat. Qu'on vole un objet précieux à un millionnaire ou à un honnête travailleur qui peine à joindre les deux bouts, un vol demeure un vol. Il en va de même pour ces « emprunts » non crédités.

Comme le dit l'adage, qui vole un oeuf vole un boeuf. Qu'on emprunte un peu ou beaucoup, on emprunte.

Pourquoi cette sortie, pourquoi maintenant ? Une aventure anecdotique où je me suis rendu compte qu'on s'était largement inspiré du travail d'une collègue du webzine AllHabs. Mais plutôt que de rectifier honorablement la situation – en indiquant la source ou en créditant l'auteure – on a préféré s'en prendre à moi qui avais osé dénoncer, même si ç'avait été fait discrètement de manière à ne pas exposer publiquement la reproduction qui avait été flagrante à mes yeux. Une autre manifestation du syndrome cépasmoi : il est toujours plus facile de reporter le blâme sur l'autre lorsque l'on est pris les culottes baissées. En fait, n'est-il pas de cette façon que monsieur Lajoie avait réagi, lorsque les gens du Sportnographe l'avaient débusqué? J'aimerais bien savoir comment cette même personne aurait répondu si on lui avait emprunté son texte sans demander sa permission.

Ironiquement, c'est demain l'anniversaire de l'embuscade de « Sport, politiques et sociétés en Europe centrale et orientale » dans le commentaire matinal de monsieur Lajoie.

Il semble qu'on n'apprend pas avec le temps...

Certains me trouveront stricte ou sévère, soit. Peut-être que mon matériel n'est pas assez bon pour être plagié, et je m'en fous, car ce n'est pas le point ici. Encore que l'on dise que l'imitation est une forme de flatterie, j'aime autant qu'on me demande la permission avant d'emprunter ma propriété, qu'elle soit intellectuelle ou non.

Et j'agis ainsi avec la propriété d'autrui. C'est pour moi une question de respect, pur et simple.