2009/12/30

Une trêve de cerbèrhérésie ?

J'en ai assez de cette guéguerre de cerbères. Je les aime tous les deux – certains diront que j'aime tous les cerbères, mais bon, je leur répondrai alors «tant qu'ils endossent la Flanelle» – en ordre alphabétique ou en sens anti-horaire, Carey et Jaro, Jaro et Carey…


Voilà. C'est dit. Peut-on faire la paix entre toutes les factions?


Salut Gilles Carle, Stéphane Venne et Isabelle Pierre

extrait Les Mâles – Le temps est bon

2009/12/29

Pièce d’entomologie

Être fan de hockey ne m'empêche pas d'avoir d'autres intérêts, même si à me lire ça n'est pas toujours évident. C'est vrai que je consacre de moins en moins de temps à la télé que par le passé. J'aimais bien les téléséries comme CSI, toutes saveurs sauf peut-être celle de Miami parce que David Caruso, pu capable! En fait, à bien y penser je n'ai jamais été capable. J'ai toujours eu une préférence pour l'originale, celle avec le mystérieux Gil Grissom – qui en a profité pour se pousser de Las Vegas et rejoindre sa belle Sara pendant que je ne le suivais plus, mais bon… J'ai facilement été séduite par ce personnage complexe, intelligent, vulnérable et au sens de l'humour particulier. Je suis même presque persuadée que s'il avait été joueur de hockey il aurait été gardien de but.


C'est en zappant distraitement l'autre soir que j'ai réalisé que j'avais tout raté de son départ de la série, et par conséquent à quel point j'avais laissé tombé le petit écran. J'ai eu mes séries cultes à moi comprenant toute la collection Star Trek ou presque. Mais c'est en googlant pour en savoir davantage sur mon héros entomologiste que je suis tombée accidentellement sur cet article rendant hommage aux grands scientifiques fictionnels télévisuels et j'y ai retrouvé de vieilles connaissances: neuf parmi les 10 du palmarès cité… J'aurais probablement inclus Data à la place de ce Heinz Wolf qui m'est parfaitement étranger. De deux choses l'une, ou bien j'ai trop passé de temps devant l'écran télé à un moment donné ou à un autre, ou bien je connais bien mes classiques. J'opte pour la dernière, c'est plus valorisant.



Rassurez-vous, je possède toujours un téléviseur. Pour Météomédia et les autres chaînes d'info continue. Et pour le hockey bien sûr, ainsi que les quelques émissions de fin de soirée qui en parlent. C'est ainsi que je savais que certains analystes experts, à l'instar de Gil Grissom, faisaient leur pain et leur beurre de trouver des bébittes à mes Glorieux bien-aimés. Mais quelle ne fut pas ma surprise d'en voir un de ces analystes l'admettre à haute voix et ce, en pleine télé d'État!



Je sais que quand Jean Perron malmène les joueurs (biélo)russes, V s'en fout. Mais quand La Zone se met à chercher des bébittes à l'un des frères K, faut-il se plaindre à l'ombudsman de Radio-Canada ou contacter les Sportnos?



2009/12/28

Jaro, le héros tchéquouslovaque


Mon équipe de hockey préférée c'est comme presque les Nations Unies: on y retrouve entre autres des Russes, des Biélorusses, des Tchèques, des Slovaques ainsi que les incontournables États-uniens et Canadiens parmi lesquels quelques trop rares pure laine Québécois.

Mais nous avons la seule équipe de la LNH qui compte un Tchéquouslovaque. Oui, oui, c'est vrai puisque c'est RDS qui le dit.


Ou bien RDS voyage dans le temps. Comme ils le font dans un même épisode de Star Trek, RDS voyage dans le temps dans un même article.



Oui, j'allais oublier... Bravo Jaro!

Et Pricey, je t'aime encore.

2009/12/17

Être dans le CH, j’aimerais mieux jouer à l’avant

On connaît le triste traitement réservé à nos cerbères par les fans. La moindre petite erreur, on demande l'extradition.


Et jouer comme défenseur dans l'alignement du Canadien de Montréal, c'est un peu comme revêtir le redouté chandail rouge des bas-gradés de Star Strek envoyés en mission de reconnaissance. Immanquablement, il y en avait un qui ne revenait pas de mission.

Affiche de Echosphere.net

2009/12/14

Tout un Match que celui de Ken Dryden!

J'aime le hockey, vous le savez déjà. J'ai toujours eu un faible pour les gardiens de but. Jacques Plante m'avait toujours fascinée, ce type au talent et à l'inventivité certains. Rogie, il paraissait bien aux yeux d'une fillette d'une dizaine d'années. Même le sympathique Gump Worsley, que la nature n'avait pourtant pas choyé, avait réussi à me charmer. Mais quand ce grand Ken est arrivé, moi qui venais à peine de me défaire de mes poupées Barbie, coup de foudre instantané !

Mais convaincue que j'étais de ne pas être une fan du Canadien comme les autres, il me fallait une idole pas tout à fait comme les autres. Et le grand Ken répondait aux exigences.



Bon. On dit souvent que le gardien de but est un joueur spécial si on le compare aux autres dans son équipe. Qu'il est caractériel. Qu'il possède une «force du mental» qui sort de l'ordinaire. Qu'il doit avoir sa bulle. D'ailleurs, c'est quoi exactement la bulle d'un cerbère ? Un espace aux limites que nul ne peut traverser ? Une aura magique à la fois solide et fragile qui le protège et l'isole du temps et des intempéries partisanes ?



Peut-être aussi que j'aime les gardiens parce que j'ai moi aussi un «mental» spécial. Pas nécessairement fort, mais pas ordinaire non plus. Souvent je me suis sentie incomprise. Souvent je me suis sentie perdue, non assimilable à un groupe, à une secte ou à des conventions préétablies même si on m'accuse souvent d'être trop conservatrice. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Et ça ne me tente pas de me perdre en introspection ce matin.


J'ai négligé mon écriture ces derniers jours, me consacrant davantage à la lecture. Il est bon de se contrebalancer parfois. Je voulais me détacher de ma passion pour le hockey et je n'ai pas tout à fait réussi. Bien, c'est la faute à mes Glorieux qui ne finissaient plus d'en finir avec leur foutu centenaire. Mais quelle finale! Coïncidence ou circonstances, c'est ainsi que j'ai entamé la lecture du livre de mon idole dans les derniers jours du centenaire flanellique, pour en tourner la dernière page dans les premiers jours d'un nouveau siècle de mon équipe préférée.



Qu'en dire ? J'ai A-D-O-R-É. Bon, c'était gagné d'avance que certains diront. Peut-être...



Mais c'est beaucoup plus qu'un livre de sport, définitivement plus qu'un simple livre de hockey ou sur le hockey. C'est un livre sur la passion, mais une passion raisonnable et raisonnée. Hé ! Faut-il vraiment s'attendre à autre chose venant du joueur de hockey le plus cérébral ayant jamais existé ?



J'y ai trouvé mon compte, revivant avec lui ces tourments de fin de carrière, une fin prématurée si l'on compare à d'autres. Quelque chose à laquelle je peux m'identifier et raison probable pour laquelle j'ai savouré à petites doses, la proximité émotive étant trop forte...



Quiconque prétend aimer le hockey se doit de lire ce livre. Surtout s'il (ou elle, et dès cette phrase j'allégerai le texte en faisant usage du masculin générique) se dit partisan du Canadien et encore plus s'il est nationaliste de surcroît. Ma première réaction en refermant ce livre fut telle que j'ai failli en commander un exemplaire à faire livrer à Réjean Tremblay, lui qui se veut friand d'histoires et d'Histoire – il commence d'ailleurs à radoter le Réjean qui recycle ses titres de chroniques: ici et ici. Je suis sûre que même lui finirait par comprendre ce qu'il se refuse d'admettre. Il y parle de nationalisme. Pas comme un politicien fédéraliste – avis aux (non)intéressés: ce n'est pas cet homme qui a écrit ce livre. Il y parle de cette fierté nationaliste du pays créateur d'un sport, mais qui l'a pourtant laissé tombé. Il y parle de la triste réalité qu'une entreprise ne puisse continuellement promettre parades et pure laine pour satisfaire les passions partisanes les plus toquées. Il y parle de ces perceptions que les médias et publicitaires réussissent à transplanter dans l'imaginaire de gens à la recherche de héros qui sont malheureusement trop humains.



Pourquoi avoir attendu autant d'années avant d'avoir lu ce livre, je l'ignore. Mais la bonne nouvelle est qu'il est tellement d'actualité, encore et toujours. Jusqu'au laxisme observé chez les officiels et régulateurs d'un sport en relation avec une certaine escalade de la violence, et pourtant il parle des années 1970 ! Encore d'actualité, définitivement.



J'admets avoir apprécié l'ajout en date de 2003 pour l'édition du vingtième anniversaire de parution où il traite d'événements précis et marquants tels la chute du rideau de fer et l'influence des Russes sur l'évolution du sport au lendemain de la menace Soviétique qui aurait dû provoquer davantage, sur les déboires de l'association des joueurs sous l'égide des Eagleson et des Goodenow, juste avant le fameux lock-out de 2004. Mais je suis un peu restée sur mon appétit: j'aurais tellement aimé connaître ses vues sur la suite des choses, sur les récentes sagas financières des concessions qui en arrachent, sur la réalité d'une ligue de sport professionnel qui semble s'enliser, sur toutes ces remises en question de ce qu'on fait ou on ne fait pas pour s'assurer d'une bonne relève…



Monsieur Dryden, considéreriez-vous quitter la politique et revenir dans le monde du hockey professionnel? Je pense qu'on a besoin de gens comme vous.



The Game par Ken Dryden, 1983, 2003



En version française: Le Match, 2008

2009/12/02

Ma plus belle coupe Stanley

Les Ursulines par Jean-Paul Lemieux


Pourquoi ferais-je différemment ? Je vois, j'entends toutes ces personnes, et personnalités diverses, faire leurs propres bilans du centenaire du Club de hockey Canadien. Ainsi, pourquoi pas moi…


On se souvient toujours de sa première fois. Mais ma plus belle coupe à moi n'était pas ma première. Quoiqu'il s'agisse de la plus vieille dont j'ai le souvenir encore très net même s'il est en noir et blanc.


C'était aussi ma première coupe comme affranchie de l'influence paternelle, j'avais onze ans et j'étais pensionnaire. D'y penser aujourd'hui pour illustrer à quel point on avait le CH dans le sang, je ne crois pas trouver dans ma propre vie un meilleur exemple : même les bonnes sœurs étaient des fanatiques de la Flanelle !


Déjà que la fin de saison avait été mémorable d'elle-même. L'arrivée de ce géant aux postures bizarres, cet érudit sorti d'à peu près nulle part – dites, c'est où Cornell au juste ? C'était une année où on ne pensait pas à rebaptiser des frères Pierre et François et que l'on savait que le grand Jean n'en avait plus pour bien longtemps.


Mais comment ne pas oublier ces séries pleines de rebondissements ? Une victoire contre les ennemis jurés Bostonais si dominants autrement, puis les Minnesotains, premiers de l'expansion à gagner contre l'une des six originales. Et cette septième à Chicago. Le mardi 18 mai 1971.


Normalement comme couventines nous étions choyées d'une heure télévisuelle par semaine : Les belles histoires de Claude-Henri. Mais fièvre du printemps oblige et finales de surcroît… Si tractations il y eût, et il y a dû en avoir, je ne me rappelle plus. Mais je me souviens fort bien d'un groupe d'adolescentes amassées devant l'écran télé, pas dans l'auditorium habituel toutefois, c'était dans un recoin du dortoir. Question d'être tout près de nos lits pour sauver du temps peut-être ? Peu importe, nous étions toutes là, bien ablutionées, en pyjama et dents brossées fixant la boîte, criant et sautant au moindre poteau, au moindre arrêt. Et quelles célébrations après. Il me semble qu'on ait même eu droit aux croustilles et boissons gazeuses, on pétillait. Et non contentes de fermer le poste suite à cette ultime victoire je me rappelle fort bien d'avoir entendu l'annonce du vainqueur du Smythe, mon héros Glorieux pour la décennie à venir.


Ce n'était pas ma première. Ce n'était pas ma dernière. Mais je suis sûre que c'était ma plus belle coupe Stanley à moi.


Et j'en suis certaine, c'était aussi la plus belle de sœur Thérèse de Jésus, o.s.u.. Eh bien non, elles ne portaient pas leur nom de fille non plus, comme nos mères de cette époque…

2009/11/29

Merci Gilles

Mon très humble hommage personnel.

Tu es de mon cinema à moi. Tu es un des héros que j'ai choisis. Un créateur, un vrai.

Je choisis ceci de toi, du temps que «la tuque à Théo» et que le Glorieux chandail étaient tricotés main, pas vendus dans la Zone Canadiens.


Gilles Carle (1928 – 2009)


2009/11/28

Je voudrais crier!

Mais je me contenter de le taper fort sur le clavier. À tue-tête, même.
Je suis... comment on dit... flabbergastée?
Non seulement le leader sectaire des tribunes radiophoniques se victimise d'avoir été pris in flagrante delicto la main dans le proverbial sac à mots d'autrui, on se porte à sa défense et on balaie la chose comme si elle était anodine...
Pire encore, j'ai lu des personnes se vanter d'avoir copier, plagier.
C'est vrai. Ça n'est pas aussi grave qu'un meurtre ou un viol. Surtout si on ne recommence pas.
Celui qui balaie le plagiat du revers de la main n'a jamais
été fier de créer lui-même.
Belle société.

2009/11/27

Maux de mots

Pauvre blogue. Laissé à lui-même sans nourriture depuis quelques jours. C'est que j'aurais voulu l'alimenter avec un peu de vitamines rieuses. Mais il est des semaines comme ça… Et ce n'est pas du grand chagrin éprouvé suite au départ du grand 84 qui me pèse ainsi sur le cœur.

Quoique toutes ces choses lues et entendues autour de cette transaction si banale… Je m'épate encore à quel point une telle bagatelle puisse-t-elle faire ressortir ce qui m'enrage le plus dans notre belle société.

On m'a reproché il y a quelques jours de prendre ça trop à cœur, le hockey. Je ne cacherai pas le fait que des fois je m'y penche avec un intérêt plus grand que celui que j'accorde aux tâches domestiques. Des fois seulement ? Non, je l'admettrai sans gêne, je préfère le hockey au lavage de vaisselle sale et au passage de la balayeuse ainsi qu'au nettoyage de la cuvette de toilette. Puis après ? J'irai même jusqu'à avouer qu'il m'arrive de m'émouvoir en lisant une belle histoire. Comme celle qu'on a portée à mon attention plus tôt cette semaine, cette histoire de human interest écrite il y a quelques années par un journaliste de la chaîne sportive ESPN, Gare Joyce, au sujet du tout nouveau Canadien franco-ontarien Benoît Pouliot. Touchante histoire. Bien oui, on n'échappe pas aux histoires personnelles liées aux joueurs et celle-là était fort rafraîchissante dans le sens où elle ne dénonçait pas la dernière frasque d'un joueur millionnaire sur le party.

Hier soir, j'écoutais distraitement la radio lorsqu'un de ces journalistes qui aime bien suivre – pas nécessairement pour les bonnes raisons, quoiqu'il en dise – mon équipe de hockey préférée semblait relater la même histoire fort touchante des derniers jours sur terre du père de Benoît Pouliot. C'est alors que j'ai réalisé qu'il en avait fait le sujet de sa chronique.

Il relate avoir lu l'histoire sur le magazine ESPN il y a quelques années. Ça n'est pas impossible, mais permettez-moi d'en douter. Pourquoi lire un article sur un joueur que l'on ne connaît pas, qu'on admet n'avoir jamais vu jouer dans la ligue nationale et dans les ligues mineures, encore moins. Le même type qui se questionne à haute voix pour quelles raisons a-t-on choisi le jeune joueur d'alors en première ronde du repêchage professionnel de 2005. Pourquoi ne se souviendrait-il que vaguement de cette histoire touchante comme ça sans avoir fait quelques recherches et peut-être tombé sur le même article que j'ai lu, moi et bien d'autres. Et pourquoi l'article d'origine, ou à tout le moins le nom de son auteur n'est-il pas mentionné ?

Je serais peut-être moins offusquée, si un confrère scribe qui se trouve à faire le même trottoir que ce journaliste que je décrie n'avait pas lui-même mentionné cet autre fait d'emprunt. Il y a deux semaines, une personnalité radiophonique s'excusait d'avoir «embusqué» les mots de deux auteurs européens dans un de ces commentaires qu'il fait quotidiennement dans le contexte d'une émission matinale sans avoir mentionné les créateurs du texte récité.

Je suis offusquée.

Ces gens-là gagnent leur vie avec des mots. J'aime et je respecte les mots et ceux qui les manipulent, s'en servent pour nous informer, nous distraire et parfois nous émouvoir. Je crois que c'est ce qui fait que ça m'offusque davantage.

Je suis bien consciente que les mêmes mots ou les mêmes histoires peuvent revenir sous la plume ou par la bouche de plus d'une personne. Deux brevets pour le téléphone ont bel et bien été déposés à quelques heures d'intervalle par Alexander Graham Bell et Elisha Gray.

Mais monsieur Raymond, ç'aurait été quoi de mentionner si ce n'est que le nom de Gare Joyce dans votre article ? Je ne crois pas que vous avez là rendu honneur par vos mots, ni au journalisme, ni au hockey.

Est-ce qu'on peut destituer un journaliste du temple de la renommée du hockey ?

2009/11/23

Les larmes de Latendresse

IN MEMORIAM

Le GuiMax du Québec maintenant disparu



Et après Les larmes Gretzky (Gretzky's Tears) nous avons droit aux larmes de Latendresse. Qui écrira le bouquin, Réjean ou Bertrand, Michel ou Stéphane?

Ce n'est pourtant pas comme si Robert avait vendu Guy Lafleur. Mais si le ROC avait son 9 août 1988, notre beau pays du Québec se devait d'avoir son 23 novembre 2009.

Mes pensées vont au pauvre Maxim.

Il y a de l’amour dans l’air

J'entends quasiment ma mère dire "Lyse, reviens-en..." et je sens presque son regard désapprobateur par-dessus mon épaule. J'avais dit que je n'y reviendrais pas. Mais voilà.


 

D'abord, j'anticipe l'émission l'Antichambre de ce soir. Gilles Proulx va y commenter les médias sportifs.Ça promet.


 

Puis il y a cette relation longue-distance entre Jean-Charles et le Sportnographe. Est-ce que Christiane, cette intrigante, va venir tout mêler ?


 

Ensuite, mes propres remords. Vous savez, des fois on dit des choses qu'on regrette. Et pas plus tard qu'hier j'ai écrit quelque chose qui me chicotait encore à mon réveil ce matin. J'avais traité les journaleux de pas fins la semaine dernière et moi, pas plus fine, je lance une petite flèche à certains d'entre eux, les traitant de Bleuets dénigrants. Honnête, je me suis réveillée ce matin et je regrettais. Un peu comme un lendemain de veille, lorsqu'on regrette avoir dit ou fait quelque chose sous influence… Vous comprenez ?


 

Pour les Bleuets j'aimerais préciser une chose : j'aime bien les Jeannois. Ce sont des gens bien sympathiques. J'ai des amies et des amis du Lac et j'adore ce coin de pays que je connais encore trop mal. C'est juste que certains des journalistes que je porte moins bien dans mon cœur sont originaires de là-bas et ce n'est que pure coïncidence.


 

Routine habituelle matinale, ce matin je fais ma petite tournée des nouvelles sportives… J'attendais avec impatience l'article de Dave Stubbs de The Gazette qu'il avait annoncé plus tôt dimanche, une rencontre avec le meilleur Glorieux de l'heure, Tomas Plekanec. Et quel délice à lire, comme à l'habitude. Mis à part la nouvelle glorieuse du jour, celle au sujet du genou de Georges, pas grand'chose à dire sur le Canadien ce matin dans le quotidien anglo. Je passe alors du côté de Cyberpresse… et le premier titre apparaissant à l'écran dans la section Hockey ? Désastre évité. Très positif. Écoutez, je ne me leurre pas : mon CH est en onzième. Mais il me semble qu'il s'est pas mal débrouillé pour une équipe dépouillée surtout contre les meneurs de la conférence Est, non ? Oui François, ç'aurait pu être pire. Mais la chose est que ça ne l'est pas. Et certains m'ont reproché d'être trop jovialiste… C'est drôle, quand le Canadien perd contre la pire équipe au classement, on le dit et quand il gagne contre la meilleure, on évite le désastre. Je souris très fort.


 

Pour en revenir à mes bleuets, je me suis hasardée à aller lire ce monsieur que j'évite depuis un certain temps pour des raisons déjà énoncées. C'est drôle, il n'a rien écrit sur l'équipe de Robert G. depuis la victoire contre Alexandre le Grand. Et l'autre monsieur ici qui parle d'un week-end inespéré. Je la lui donne, rien ne laissait présager une telle performance du Canadien au cours des dernières semaines et il souligne le beau travail du cerbère Price et du glorieux Tchèque. Mais l'absence de commentaire sur le réveil d'Andrei Kostitsyn passerait probablement inaperçu si je n'avais pas entendu ce même monsieur ricaner odieusement des éloges lancées par coach Martin au sujet du Biélorusse.


 

Ces deux journalistes ont été intronisés au temple de la renommée du hockey, l'un en 1990, l'autre en 1998. C'était durant les années où je m'étais éloignée de mon équipe de hockey préférée, encore plus des reportages qu'on leur consacrait alors je ne sais trop pour quelle raison au juste ils ont reçu les honneurs, alors que pour Jacques Beauchamp et Red Fisher je n'ai même pas à me poser la question. J'en discutais avec un ami il y a quelque temps, et nous nous demandions quels en étaient les critères d'admission au temple des grands messieurs ont été intronisés au temple de la renommée du hockey à titre de journalistes des médias écrits. Or, le site du temple de la renommée du hockey nous informe que les élus sont sélectionnés par les membres de l'Association Professionnelle des Journalistes de Hockey (Professional Hockey Writers' Association) en reconnaissance des mots qui ont honoré le journalisme et le hockey ("In recognition of distinguished members of the hockey-writing profession whose words have brought honour to journalism and to hockey").


 

Mais pensez-vous honnêtement que les deux messieurs font toujours honneur au journalisme et au hockey par leurs mots ? Le premier, avec des titres choisis tels que Les microbes éliminés, ça sent bon dans le vestiaire, des anecdotes de haute voltige rapportées par on ne sait qui et qui se seraient produites dans une salle de bain d'un bar de Tampa Bay, ou des histoires de soi-disant promesses non-respectées visant à salir un homme qui a le mépris facile pour les Québécois ? Le second qui ne fait que répéter l'ordre de repêchage des années Robert G. ad nauseam et les potins de Bruce Garrioch.


 



Ceci dit, j'adore les bleuets. Ils sont full antioxydants. Et Kampaï aussi.

2009/11/22

Bleu, bleu, dimanche bleu

Ça n'a rien a voir avec le blues de la défaite. Non, à vrai dire, là-dessus je me sens assez en paix.

Je ne suis pas encore sûre à propos du chandail de 1909 toutefois. Ça me faisait tout drôle de crier «Allez les Bleus ! », sans penser au cousin Cristobal qui pourtant était bien loin à tenter de contrer les hockeyeurs d'Edmonton. J'ai même pu pendant quelques instants me créer cette perversion chimérique de bleuets électriques, jugés par des Bleuets dénigrants *. Finalement, je n'aime pas le bleu 1909, trop distrayant… mes Glorieux je les préfère dans le Bleu mais celui qui vient avec le Rouge et le Blanc.


Dimanche bleu c'est surtout un clin d'œil au passé, à mes jours de pensionnaire. C'était les valises pour la semaine, les adieux déchirants pour les cinq jours à suivre, des éternités alors. Cette routine qui finalement fut brisée à temps pour apprécier les Beaux Dimanches, fut de courte durée, au plus quelques années. Toutefois, elle a laissé ses séquelles, présentes des premiers crépuscules d'automne jusqu'au dégel printanier…


Et qu'est-ce qui jouait dans la voiture familiale, en format cassette 8 pistes faut-il mentionner, de Grand'Mère vers Trois-Rivières, dans ces allers particuliers dominicaux ?



* Un Bleuet dénigrant: peut être un journaliste élu au Temple de la Renommée du hockey. Ou pas.

Le feu [et la pluie] de James taylor


Pensée d'après-coup

Mon billet précédent faisait mention du succès de James Taylor, Fire and Rain.

J'avais entendu la légende urbaine entourant les événements qui auraient inspiré James Taylor dans l'écriture de cette chanson à teneur autobiographique, celle qui l'a fait connaître. Bien que fort romantique, l'histoire d'une fiancée Suzanne décédée dans un écrasement d'avion en allant rejoindre l'amoureux en tournée, n'est que pure invention.

Les faits réels ne sont pas moins insignifiants. Le feu et la pluie de Taylor représentent des jours d'euphorie et de souffrance, ses paradis artificiels et sa lutte contre leur emprise. Considéré par plusieurs comme le Kurt Cobain de la fin des années soixante, James Taylor a su se dégager de ses démons personnels (affligé de dépression chronique dès l'adolescence) et devenir l'un des auteurs-compositeurs-interprètes contemporains les plus marquants. Source : Snopes


Créer c'est aussi une façon de Revivre.

Le feu du frère Andrei et autres pensées du dimanche

Il est revenu le feu et c'est tant mieux...

Ça m'a donné l'occasion de réentendre quelques classiques.


Semaine lourde, chargée d'émotions. Mais si, même après la victoire aussi morale soit-elle, si le coeur vous fait encore mal et que vous ne savez plus rire, j'ai un remède efficace: profitez du produit de vos taxes et écoutez le Sportnographe de la semaine. Une pièce d'anthologie, s'il en est une!

Après 3 secondes et quart de réflexion, peut-être s'abstenir si vous vous prénommez Benoît, Jean-Charles ou Réjean...

Pour le reste, c'est dimanche. Et le dimanche on prend ça mou...


Et Lumber-Jay, je n'ai pu résister au passage...



2009/11/21

Le Grand Un

Je n'ai jamais été particulièrement fan de Wayne Gretzky. Oh, il est un des grands du sport, ne vous méprenez pas. Si on me demandait toutefois, le meilleur joueur à mes yeux serait sans doute Bobby Orr. Et vous n'avez pas idée comment j'ai pu détester ce dernier.

Wayne Gretzky. Pas plus loin qu'il y a quelques semaines, seule la mention de son nom m'a attiré des ennuis dans un forum de hockey où je sévissais sérieusement. Je m'amusais alors à rendre compte de la maintenant cause célèbre de Bettman G., Daly B. et al vs Balsillie J. déguisée sous forme d'audiences dans un tribunal fédéral des faillites dans l'état ensoleillé de l'Arizona. Parce que si j'aime le hockey, j'aime pratiquement autant tous les éléments collatéraux qui s'y rattachent. L'aspect business du sport est en soi d'un intérêt certain, à mes yeux du moins. L'aspect légal, eh bien… j'ai toujours été une amatrice de films et téléséries mettant en vedette des avocats, de Perry Mason à Denny Crane sans oublier Ally McBeal et Erin Brockovitch – des bouquins de John Grisham et tous ces trucs-là. Et comme j'aime ça mêler les choses, je suis rapidement devenue une fidèle du juge Redfield T. Baum. Mais je m'éloigne… J'avais osé mentionner le nom du Grand Un, de la Merveille, dans la même phrase que l'expression «entraîneur contesté des Coyotes de Phoenix». Selon un grand amateur de hockey, je venais de commettre le sacrilège d'avoir diffamé l'un des meilleurs hockeyeurs de tous les temps. J'étais dès lors marquée par cet individu. Chaque mention ultérieure de Gretzky m'a valu des envolées assez spéciales, j'étais devenue aux yeux de cet homme son ennemie numéro un. Ennemie numéro un du Grand Un, vous vous imaginez ? Dans les forums de discussions de hockey, ça ne vous assure pas une grande popularité.

L'affaire c'est que j'ai toujours eu comme principe le suivant : être un excellent technicien n'est pas une garantie pour une personne qu'elle puisse devenir un grand maître instructeur. Un peu en corrolaire à l'adage anglais «Those who can do, those who can't, teach».

Éventuellement, j'ai eu à discuter dans ce forum de Wayne Gretzky alors que deux œuvres, l'une tournée et l'autre écrite (Kings Ransom et Gretzky's Tears), menaçaient de lever le voile sur La Transaction, celle qui l'envoya en pâture aux Kings du pays des Anges pour quelques millions de dollars. Vendu comme une tête de bétail d'Alberta. Mais si Gretzky est vu comme une victime, c'était le cas de l'individu mentionné plus haut, il était aussi considéré comme un traître par d'autres : il avait effectivement endossé le plan Bettman et vendu notre trésor national à des intérêts étrangers afin qu'il puisse pousser dans le grand carré de sable de la ceinture australe des États-Unis.

Pourquoi je n'ai jamais été particulièrement une grande admiratrice de Gretzky ? C'est que malgré tout son talent, il a toujours été pour moi le symbole de tout ce qui a mal viré dans le sport : l'explosion des salaires accordés aux joueurs dans les beaux jours de l'Association Mondiale de Hockey et la poursuite de cet eldorado dans l'évolution de notre propre LNH. Et même si l'on tente de déconstruire toute l'histoire à la base, c'est sa propre soif de plus qui l'a amené à déserter le plusse beau pays du monde, ne voulant pas renégocier à l'avance l'échéance d'un contrat le liant à Peter Pocklington. On aura beau discuter, tous les acteurs impliqués l'ont admis, Gretzky ne voulait pas négocier avec encore plus d'un an à écouler à son entente.

Je viens de visionner ce film, Kings Ransom, réalisé par Peter Berg. Je dois avouer que je l'abordais d'un œil méfiant, étant au fait que le réalisateur était un proche des Jones et Gretzky. J'ai beaucoup aimé. Et je le recommande à toute personne prétendant au titre de partisan du sport du hockey. Je n'ai pas changé d'opinion au sujet de la Merveille. Par contre, le documentaire démontre avec force tous les éléments émotifs qui entrent en jeu lorsque vient le temps de juger des décideurs et de leurs décisions. Les larmes de Gretky étaient-elle réelles ou comme Pocklington semble le croire, bien élaborées au bénéfice des spectateurs ? Ça, le film ne vous le dira pas, mais vous montre à quel point l'aspect pécuniaire peut rivaliser avec l'attachement émotif, les considérations politiques (et mêmes nationalistes) ainsi que les idées préconçues aux niveaux des propriétaires, des gérants, des athlètes jusqu'aux partisans.

Plus encore, si ce n'était que de moi on devrait imposer ce film aux chroniqueurs sportifs – autant les journalistes que les touristes – afin qu'ils comprennent que parfois avec recul on comprend mieux que certaines décisions ne sont pas motivées par pure bigoterie ou par le dénigrement des pauvres partisans consommateurs exploités et que souvent même la recherche de profit peut avoir des conséquences heureuses…

Un extrait de Kings Ransom, réalisé par Peter Berg pour ESPN

2009/11/20

Let's dance

J'aurais voulu être musicienne. Je n'ai survécu qu'à deux leçons de guitare. Deux profs aussi, dont l'une était une bonne sœur, Ursuline. Je ne me rappelle jamais son nom, mais son expression trop patiente est restée imprimée en mémoire. On m'a déjà dit posséder des doigts de pianiste : longilignes. Nombreux sont les claviers que j'ai pu maltraiter au cours de ma vie, la majorité d'entre eux étaient toutefois branchés à des ordis. Oh non, pas ce type de clavier non plus.






J'ai deux bons amis qui s'en sont acheté un à un moment donné, ç'a donné lieu à des concerts intimes, sans plus. Je ne suis pas musicienne du tout. Mais la musique est omniprésente dans ma vie. Il n'y a pas grand'chose qui me soit mentionnée sans qu'un air familier s'immisce en mon cerveau, se transformant parfois en ver de tête cette irrépressible hantise qui nous squatte l'espace cher qu'on a entre les deux oreilles.





En écrivant ces mots, c'est du Bowie (encore !) qui me trotte en tête. Let's dance. Comme dans les souliers rouges et la danse du blues… Danser le blues ?




Est-ce que ç'a commencé au printemps dernier, selon l'ex-coach Perron la saison de tous les péchés ? Les Canadiens faisaient trop la rumba, apparemment. Cette année sera-t-elle la danse des journalistes ? Bien quoi, avec toute cette histoire de Salsa de Foglia hier. Puis le département de monsieur Beauchamps invite ses Glorieux au bal, mais par la porte noble d'en avant, celle de l'officiel portail.




Hier encore à la radio, Claude Lemieux essayait de me convaincre dans l'impression que j'ai d'avoir raté la télé-réalité la plus divertissante de la saison, Battle of the Blades. Je dois admettre, j'aurais du m'y mettre. J'ai vraiment l'impression d'avoir raté quelque chose d'intéressant. Pas mal plus que Lance et Compte en tous les cas. On dit que celle-ci aura une suite et même une version toute pure laine. Ah là, il faudra que je suive l'affaire, moi qui évite d'ordinaire ce genre d'émissions télévisées, ces télé-réalités. Et ça n'est même pas par snobisme, c'est que je n'en ai tout simplement pas le temps…



Shae-Lynn Bourne et Claude Lemieux à Battle Of The Blades - photo: CBC.ca

Pensée pour un ami

Je m'endormirai paisible, contente d'avoir un signe de vie d'un vieil ami après plus d'un mois sans nouvelles. Finalement...

Il est de ces rencontres que l'on voudrait éternelles. En attendant son petit mot-sourire je m'étais prise à nous relire, tous ces échanges qu'on a partagés dans nos belles nuits insomniaques, des jours, des semaines durant. Mêmes nos soirées électorales, provinciales, fédérales et obamiennes. Et aussi nos soirées de matches glorieux...

Neil Young chantait Like A Hurricane, moi je suis enfin redevenue une tornade. Une paisible tornade.
I am just a dreamer, but you are just a dream,
You could have been anyone to me.
[...]
And I'm gettin' blown away
To somewhere safer where the feeling stays.
Bonne nuit, cher ami!



Annotation

Bien oui, c'est pas la meilleure vidéo de Neil Young, surtout pour l'aspect sonore, mais je n'ai pu résister: le claviériste, aurez-vous pris soin de constater, porte le chandail du Glorieux Larry Robinson. Comme quoi, même sans faire exprès, le CH on n'y échappe jamais!

2009/11/19

Ce qui arrive aux méchants journalistes

Je croyais honnêtement ne pas revenir sur le sujet mais je n'avais pas le choix. Toutefois, je ne m'éterniserai point.

Quel plaisir de savourer Foglia aujourd'hui! Malheureusement un peu sur le tard, car j'ai l'habitude de lire mes journaux aux aurores.

Mais comme on dit, vaut mieux tard. En fait, j'aurais préféré qu'il ne le fasse hier. Mais ça doit être la faute à Ronald King, si au moins il lui avait envoyé son courriel avant. Ou bien c'est encore la faute de Hal Gill. Depuis qu'il est blessé le pauvre, on a tendance à l'oublier… Enfin, je voulais dire merci à monsieur Foglia pour avoir partagé avec nous ce qui arrive aux journalistes trop négatifs.

Bref, le monsieur du Chicago Tribune a été obligé de manger ses mots, littéralement, après avoir dit des choses pas trop gentilles à propos d'un joueur de basket, en l'occurence un certain Joakim Noah.


J'ai maintenant un nouveau fantasme à mon répertoire : je ferme les yeux et j'imagine l'ami Réjean dîner en compagnie de Robert G. et Pierre B.

Salsa ou moutarde ?

Les beaux Serge

Jamais je ne cesserai de m'émerveiller des rouages de la pensée. Je perds beaucoup (trop) de temps là-dessus d'ailleurs. Je m'apprêtais à trouver un sujet de verbiage vain et inutile, question d'alimenter le blogue qui après les soubresauts inattendus d'hier devrait se retrouver avec ses deux fidèles lecteurs pas plus…

Routine habituelle, RDI express le matin, les bulletins du sport et tiens on parle encore du beau Serge. Parce qu'il faudrait nous le ramener. Mais ma mission du jour était justement de m'en écarter de ces propos ayant trait à notre Flanelle. Désolée de vous décevoir, je me suis mise alors à penser au beau Serge. Mais pas celui-là.



J'ai déjà été cinéphile. Je le suis encore, mais faute de temps ma passion s'est un peu évanouie. Je me suis rappelée brièvement mes meilleures années de cinévore où je pouvais visionner au moins 3 ou 4 films par semaine et des fois plus. Ce semble si peu, mais c'était avant les Betamax, du temps des cinémas -répertoires, les cinés-campus du CÉGEP ou de l'université, les cinémas Cartier et Outremont, cette salle sur la rue Dundas à Toronto où j'avais vu la Cage aux folles en v.o. sous-titrée en anglais pour 0,99$ – j'avais ri deux fois pour le prix d'une, dans chacune des langues des deux solitudes.

J'aimais Chabrol. Non, j'adorais Chabrol et son indissociable Stéphane, La femme infidèle. Et bien sûr celui de Le beau Serge aussi que j'ai pu découvrir par la suite, en ordre chronologique inversé.


J'ai aussi adoré cet autre beau Serge du cinéma, quoique surtout pour sa voix, sa chanson.

Quelque chose me dit que je terminerai ma séance d'écriture matinale et que je me connecterai sur un de ces sites pourvoyeurs de vices sous forme de CD et DVD…

Par chance, je ne me sens pas trop déprimée aujoud'hui, la facture ne devrait pas trop être élevée.


2009/11/18

Leçon apprise? À tout hasard, merci Patrick

Je suis une personne impulsive. Dans certaines circonstances, comme dans un cas de ras-le-bol, de découragement, de frustration ou d’énervement pur et simple, je pose des gestes sans trop réfléchir. La tenue d’un blogue pour moi, à l’origine, se voulait un exercice purement ludique bien que je l’ai déjà dit : je suis une adepte de l’écriture thérapeutique. C’est comme ça qu’il m’est arrivé par le passé d’écrire à l’éditeur de mon quotidien simplement pour manifester ma joie ou mon insatisfaction. Une fois sur cinquante, peut-être cent, je finissais par être publiée.


Mais aujourd’hui je suis scriblogueuse et hier j’en ai eu ras-le-bol de voir mon équipe de hockey préférée se faire non seulement déconfiturer sur la glace mais sur toutes les tribunes et plus souvent qu'autrement dans des proportions démesurées. Alors, le billet d’hier ne m’avait pas satisfaite et j’ai eu le malheur de le pousser à monsieur Lagacé que je lis et respecte. Toutefois, je me suis fait prendre par surprise. Forte de mon expérience personnelle de ne jamais ou très rarement voir mes missives à l’éditeur publiées, j’ai oublié mon geste posé hier et me suis trouvée fort dépourvue lorsqu’on m’a fait signe que j’avais fait le blogue de Patrick Lagacé ce matin.


Comme le disait si bien mon ancien député au fédéral, que voulez-vous. Le mal est fait et j’assume mon geste.


Ceci étant dit, quelle surprise de voir les réactions qu’a pu susciter cette montée de lait bien anodine, qualifiée par Patrick de typique et d’ordinaire. Plutôt que de répondre individuellement à certains commentateurs, je le ferai une fois et en bloc. En fait, réponse est un bien gros mot. Toutefois, si ça peut en rassurer certains, je fais la distinction entre les vrais journalistes et les commentateurs-touristes. Ceux qui auront lu mon billet l’auront compris. Pour le reste, bien laissez-moi simplement dire que je vis autrement que par les gloires ou les déboires du Canadien. Je n’ai simplement pas envie de me faire taper continuellement sur le crâne par des « dehors Bob ! » ou « pourquoi Andrei K quand on aurait pu choisir Jeff Carter ? » à répétition. Ça change quoi? Réjean vous l’a bien dit hier, on n’y peut rien. Qu’on le dise une fois, soit. Mais la répétition à outrance se fait lassante. Si la Flanelle perd, sachez que je ne m’attends pas à lire le sommaire d’une victoire dans l’heure qui suit. J’ai commis peut-être l’erreur d’utiliser le terme « négativisme » cependant, « négativité » aurait été, je crois plus approprié. Il y a moyen de rendre compte sans rosir la réalité, et aussi sans la noircir plus sombre qu’elle ne l’est…


Pour compléter l’exercice en bonne documentaliste, voici le courriel envoyé plus tôt ce matin à Patrick, dans un élan spontané d’un autre tic malhabile qui me caractérise, la tendance à l’autojustification.
Patrick,

Cette fois-ci je prendrai le temps d'écrire comme il faut. Vous avez pu le réaliser, j'en suis à mes premières armes de blogueuse – par exemple, je n'avais même pas réalisé que les commentaires étaient désactivés, mais bon. Je regrette de ne pas avoir mis autant d'effort dans le courriel que je vous avais adressé que dans le billet « controversé », et je me suis retrouvée ainsi un peu prise les culottes à terre... Je ne croyais pas me retrouver ainsi en vedette chez vous, je ne croyais pas avoir été capable d'attirer votre attention de la sorte. Je comprends encore mieux la force des mots et de l'impact que peut avoir le mauvais choix de ceux-ci...

J'ai, malgré les apparences et la façon dont vous m'avez «présentée», beaucoup de respect pour votre profession et je n'aurais pas dû tout mêler dans le même sac, dans mon courriel en particulier. Parce que dans mon billet je crois bien faire la distinction entre les professionnels dont vous faites partie et les autres «touristes». Malheureusement, c'est ce qui semble avoir attiré l'attention sur moi dans la portion que vous avez publiée... Et pour le négativisme, j'aurais peut-être dû employer une autre expression. Je ne cherchais pas à faire l'apologie d'une équipe moche, si vous avez bien lu mon texte et ne cherchais pas à susciter une couverture jovialiste de mon équipe de hockey nationale (car, à l'heure actuelle c'est la seule professionnelle que nous avons au Québec, exception faite de l'autre, la LHNA je crois).

Je crois encore qu'il y a moyen de présenter les choses de façon réaliste comme le font certains de vos collègues – et je l'ai souligné dans mon texte – sans nécessairement tout tremper dans un enrobage édulcoré pour en masquer le goût amer ou tomber dans le bashing à outrance comme se plaisent à faire d'autres de vos collègues.

Mais je veux surtout vous remercier pour l'opportunité d'apprendre, c'est pour moi une bonne leçon à bien des niveaux.

J'espère quand même que vous viendrez me lire de temps à autre, peut-être aurai-je l'occasion de me racheter à vos yeux.

Bonne journée!
Lyse

2009/11/17

Un bulletin non chiffré

La vingtaine.

La vingtaine, c'est un jalon. Dans la vie d'un homme ou d'une femme, la vingtaine c'est parfois l'heure d'une remise en question, du rejet ou de l'acceptation en bloc ou non des valeurs inculquées par ses ascendants, son héritage… Des fois ça se fait avant, des fois ces réajustements de vie viennent plus tard. Parfois tout est si clair, la ligne déjà tracée pour soi l'avait été d'une main solide et résolue, d'un trait sûr et franc. Et parfois c'est le brouillard, on ne sait comment aborder la suite, on se questionne sur l'avenir, les beaux projets de carrière et toutes ses ambitions…

Ah, ma vingtaine à moi me paraît si loin. Celle de mon fils en est à mi-chemin. S'il ne l'a pas facile comme j'ai pu l'avoir, j'ai dû franchir mes obstacles bien à moi. Autre temps, autres mœurs. C'est comme ça, les temps changent.

Un centenaire, c'est long longtemps. Je n'en ai qu'un demi et mon fils le quart. Pendant nos existences, mon équipe a gagné 24 coupes, j'en ai vu 13 et fiston 2. J'ai vu le jour alors qu'il n'y avait toujours que six originales dans cette ligue de hockey et ma progéniture a crié ses premiers pleurs alors qu'il y en avait 21. Aujourd'hui ils sont trentaine. Les temps changent.

La vingtaine, c'est un jalon aussi pour mon équipe de hockey. Aujourd'hui ça voudrait dire le temps du bulletin chiffré ? Tout le monde, y compris sa belle-mère y est allé du sien. Je ne pouvais, moi non plus y échapper. Mais depuis dimanche matin je me retiens. Parce que non, je ne ferai pas l'autruche et j'admettrai que les résultats sont décevants. Et cette fusillade de samedi, oh là là. Notre joyau chéri laissé en proie aux Prédateurs de la ville du temple de sa musique préférée, plus ironique que ça…

Je voudrais juger à mon tour des performances de mes bien-aimés Glorieux, y aller d'une analyse éclairée, dénuée de toute perversion émotive et ça n'est pas facile. À l'heure où l'on se remémore ces années épiques et dynastiques des Joliat, Morentz, Harvey, Richard, Béliveau et Lafleur… vous les connaissez tous ces héros mythiques qui une minute nous enchantent, et l'autre nous dépriment.

Ils nous enchantent dans nos mémoires ou sur les écrans, et nous dépriment parce que les héritiers n'ont su se lever à leur hauteur. J'en lis tellement qui les matraquent, je n'ai pas le goût d'en rajouter, même si moi aussi je souffre. Oui, j'ai aussi mal à ma Flanelle !

Dois-je pleurer pour autant ? Dois-je retourner au fond de ma caverne pour n'y en ressortir qu'au printemps ?

Oui moi aussi j'en ai contre mes athlètes, ceux qui ne peuvent relever leur jeu d'un cran, ceux qui dorment encore lorsqu'on les appelle pour venir prêter main forte aux équipiers. Jeunesse ingrate, on la connaît cette relève, même que certains parmi nous ont cette responsabilité, on l'élève… Mais renie-t-on ses héritiers parce qu'ils perdent leurs repères ? Même ce tueur en série qui dans une prison croupit a eu une mère.

J'en ai davantage contre ces meneurs de claques qui ne font que décrier et qui, au nom d'une soi-disant justice patrimoniale, se permettent d'oublier qu'on ne peut rebâtir une équipe en deux temps trois mouvements. Au lieu de montrer comment soutenir leur équipe, ils encouragent les faux partisans à crier au racisme ou encore à dénoncer le capitalisme d'un sport qui en est pourtant aujourd'hui si dépendant.

Par chance, pour chaque belle-mère aigrie ou ex-entraîneur qui n'a jamais été choisi pour diriger mon équipe, il y a un scribe tel Marc-Antoine Godin qui dit les choses comme elles sont. Par chance, pour chaque vieux jauniste-motocycliste-viré-scénariste ou pisse-vinaigre qui verse son fiel sur l'organisation à partir du trottoir où il y a été relégué par un proprio fâché, je peux lire un Jean-François Bégin dans La Presse ce matin, ému, déçu, mais raisonnable. Par chance, lorsqu'il ne semble plus y avoir rien de positif à écrire, certains journalistes se tournent vers de vieux concepts du métier et vont dénicher l'histoire à raconter : mes hommages bien sentis à Dave Stubbs du quotidien The Gazette ce matin pour sa pièce sur Wayne Thomas. Si vous avez à vous poser la question à savoir qui est ce Wayne Thomas et que vous ne vous donnez même pas la peine de chercher ou d'aller voir… je n'oserai vous dire directement ce que je pense de votre passion pour le CH ou hockey, si vous clamez en avoir une.

Qu'est-ce qu'un vrai partisan ? Celui qui se tient derrière son équipe, dans la défaite comme dans la victoire. Pas celui qui chante le fatal "Na na na na, na na na na, hey hey..." avec 4 minutes à faire et une avance de 2 buts. Cette fois-là, Jack Todd avait raison.

Vous vous rappelez certainement cette soirée du 19 février 2008. Mike Boone s'en rappelle, lui. Vous y avez là la meilleure définition du partisan que vous pouvez trouver dans la récente histoire de notre glorieuse équipe : celui qui n'a jamais perdu confiance, même quand son équipe se faisait massacrer au compte de 5 à Zéro.

Le bulletin que je voulais rédiger pour mes Canadiens, je l'envoie à ceux qui méritent le plus qu'on les interpelle.

2009/11/16

Je me souviens d’un temps que les moins de vingt ans...

un billet récupéré, recyclé et réutilisé
(publié originalement le 16 septembre 2009 dans un forum de hockey)



Je suis d'humeur nostalgique aujourd'hui. Tout comme depuis les 10 ou 15 derniers jours. Un rien me ramène en amont du temps... Possiblement c'est cette période de l'année qui me fait le coup bon an mal an: la grisaille automnale, l'anniversaire du décès d'une personne chère, l'interminable attente pour la vraie saison de hockey allez donc savoir...





Je viens tout juste d'entretenir une conversation en où, encore une fois, le déclic du souvenir s'est fait sentir violemment.

Souvenirs des Cyniques. Ceux-là même qui ont commis les meilleurs Bye-Bye jamais produits. RBO, à côté des Cyniques, pour moi c'est de la petite bière. Les Cyniques de IXE-13, the French-Canadian dream. Et à partir de là, Louise Forestier, splendide dans sa prestation aux dernières célébrations de la fête nationale sur les Plaines d'Abraham. De là, le lien à l'Ostidshow se tire aisément dans ma cervelle tordue...

Paradoxalement, je viens de terminer la lecture de la biographie de Pierre Bourgault, écrite magistralement par Jean-François Nadeau, journaliste au Devoir. Ce n'est pas le personnage politique qui m'avait amenée à lire l'ouvrage, mais l'amant inconditionnel et intransigeant de ma langue maternelle préférée. Au moment de son apogée politique, j'étais encore trop jeune pour en forger ma propre opinion, encore trop influencée par la vision de parents davantage portés au fédéralisme trudeauiste. À leurs yeux, Bourgault était un radical. Toutefois, Bourgault demeure tout un phénomène, que l'on adhère ou non à ses convictions politiques. Et pour cette raison, ce bouquin je le recommande vivement. C'est là entre autres qu'on se rappellera ou apprendra, c'est selon, que Bourgault avait écrit les paroles de cette chanson:



Ah, tant qu'à parler de souvenirs... Je reviens d'un court séjour passé dans un endroit où la seule forme de technologie moderne accessible et qui soit acceptable à mes oreilles était la radio de la Première Chaîne captée sur un appareil alimenté par cellule photovoltaïque ou à coups de crinques lorsqu'il fait trop sombre dehors. Ce qui m'a permis d'entamer l'excellente série d'émissions produite par la SRC portant sur la Révolution tranquille. Je vous la recommande fortement, que vous ayez 20, 30 ou 60 ans, car il n'y a pas meilleur cours d'histoire sur cette période déterminante de notre identité nationale, que l'on soit du camp de Pierre Boivin ou de celui de Réjean Tremblay.

D'ailleurs, parlant de l'ami Réjean, je suspecte que nous partagions certains goûts malgré nos différends virtuels. Je suis persuadée qu'il a tiré le titre d'une récente chronique du tout premier épisode de la série signée Michel Lacombe.

Mon interlocuteur de ma session de clavardage matinal a porté à mon attention le fait qu'il fut un temps où la Saint-Jean, du temps qu'elle n'était pas officiellement devenue la fête nationale, pouvait attirer plus de trois centaines de milliers de spectateurs. Dire que certaines personnes croient ferme que seul sir Paul est capable d'un tel exploit sur les Plaines d'Abraham...



2009/11/16 Notes additionnelles et circonstancielles



J'ai vraiment apprécié hier soir la présence de Monsieur à TLMEP. J'étais contente de le voir paraître en meilleure forme que lors de sa dernière présence à l'autel dominical télévisuel. Je me rappellerai toujours la conférence qu'il était venu donner en pleine campagne électorale à l'automne 1976 au Collège Notre-Dame-de-Foy que je fréquentais alors – ironiquement et même si ça n'a pas trop rapport, je me souviens aussi qu'un certain John Cannon, fils de Lawrence notre ministre, était du lot estudiantin… je me demande bien ce qu'il fait aujourd'hui. Donc oui, Monsieur. Oh quel homme ! J'ignorais beaucoup encore de ce grand homme qui a tant donné pour son pays. Mais il m'avait séduite par son intelligence et sa passion. Et en même temps, l'adolescente romantique que j'étais à l'époque n'avait pu s'empêcher aussi de remarquer l'amour profond qu'il portait pour sa douce Alice… Il m'a fallu un peu de temps par la suite pour vraiment apprécier Jacques Parizeau dans tous ses contextes historiques, de la Révolution tranquille à sa prestation de belle-mère d'un parti politique en agonie.

Je suivrai sûrement l'évolution de son blogue au cours des prochains jours.

2009/11/14

Insoutenables souvenirs légers

un billet récupéré, recyclé et réutilisé
(publié originalement le 8 novembre 2009 dans un forum de hockey)


Nous avions été présentés l'un à l'autre par un ami commun, mon patron du temps et son ancien confrère alors qu'aux études. Nous étions si semblables et si différents lui et moi, ç'avait été le coup de foudre instantané. En fait, pour moi, ce fut le coup de foudre.

Moi citadine banlieusarde de Trois-Rivières, lui vétérinaire des grands chemins beaucerons, avions cliqué en discutant de L'insoutenable légèreté de l'être de Kundera. Notre histoire n'aura duré que quelques mois, mais ô combien de joyeux souvenirs de mes inepties et incompatibilités partielles avec la vaste campagne en aurai-je conservés.

Ces voyageages dans les collines des Bois-Francs, de l'Amiante et de la Beauce, amour à longue distance oblige. Des soirées de vendredi aux petits matins de lundi, que j'en avais fait du kilométrage à l'époque!

Je me revois encore à l'aurore d'un lundi printanier, filant à vive allure pour me rendre au travail. C'était un rang comme on les aime, en belle ligne droite, assez pour ignorer le code un tant soit peu, caché qu'il était parmi les arbres. Mais si le Code de la route peut être boudé, celui de la forêt on ne peut ignorer. Je me suis ainsi retrouvée dans un tête-à-tête imprévisible, celui qui aurait pu changer ma destinée. Soudainement, cet énorme animal décide de traverser ce cinquième rang de je ne me rappelle plus le nom de la place près de Black Lake, un raccourci, et juste comme je le rejoins s'arrête. C'est comme ça que je me revois assise, arrêtée devant cet orignal sans panache bien droit et perpendiculaire à mon chemin. Impossible à contourner. J'ignore le temps exact qu'avait duré l'arrêt, j'étais simplement dépourvue de solution autre qu'une attente interminable, le temps que l'errant plein de panache ne se décide. Mais je me souviens toutefois que l'excuse justifiant mon retard au boulot ce jour-là avait été un peu dure à avaler...

Il y eut aussi cette autre aventure, nocturne celle-là, où encore sous l'emprise de ces élans spontanés que commandent une telle idylle j'avais négligé de faire installer ses chaussures d'hiver à mon automobile. C'était ma première expédition solo dans la contrée de l'amoureux que j'allais rejoindre après le travail alors qu'il faisait sa garde de fin de semaine. Une nuit de décembre, au paysage frais enneigé éclairé d'une lune si pleine m'avait permis de surmonter mon inquiétude et prendre la route si peu connue. Ah ces beaux vals et vallons beaucerons! Quelles belles images défilaient autour de moi ce vendredi-là. Ou même était-ce déjà le samedi. Le hic, c'est qu'encore en cette époque on croyait à la performance des pneus quatre-saisons pendant les quatre saisons. Du moins dans les rues bien dessalées. Or le troisième (ou le cinquième?) rang de Saint-Jacques-de-Leeds, avec sa pente à grimper de 10 degrés faisait fi des promesses du Bibendum, et ma coréenne à propulsion arrière a abdiqué dans le fossé. En ces âges pré-cellulaires, une ballade en pleine campagne agrémentée de hurlements lointains, c'était bel et bien la lune pleine... Par chance, l'air était doux. Par chance, je voyais quelque part la lumière d'une chaumière accueillante, avec un feu de cheminée. J'ai marché plusieurs minutes de plus qu'envisagé, les distances étant trompeuses dans ces collines et finalement rejoint l'entrée de cour de la propriété au moment où l'occupant décidant d'aller dormir me faisait signe non-non en fermant son éclairage. Hésitante, j'ai tout de même osé frapper à la porte car ça ne me tentait pas pour une raison encore étrange de déterminer si les cris entendus étaient ceux de chiens ou de loups affamés. Je vous avoue, cette fois-là, j'ai dégusté l'une de mes meilleures tasses de thé à vie, celle que mon hôte si accueillant m'avait offerte, le temps d'attendre que l'amoureux ne vienne nous rescaper mon auto et moi du piège hivernal de la grande côte que nous n'avions jamais réussi à gravir.


L'insoutenable légèreté de l'être

Croyez-vous à la magie du destin, aux prémonitions et autres trucs inexpliqués ou inexplicables ?

J'ai personnellement toujours été fascinée par ces multiples coïncidences qui viennent décorer mon existence au gré de mon chemin.

Les circonstances ont fait que je suis à redécouvrir mon écriture depuis quelques semaines. L'idée d'un blogue n'était pas vraiment nouvelle lorsque j'ai finalement décidé de plonger officiellement comme scriblogueuse, même si l'exercice peut vous paraître totalement improvisé.

Il y a à peine une semaine, à l'invitation d'un membre d'un forum que je fréquente, j'ai été interpellée par le souvenir d'anciennes amours en écrivant une couple d'anecdotes bien banales qui s'y rapportaient. D'ailleurs, j'avais eu l'intention de reprendre le texte éventuellement, de le réviser, l'enjoliver et qui sait peut-être en faire l'objet d'un autre de ces billets que je devrais écrire plus régulièrement… eh bien, c'est fait maintenant. Ce coup de foudre auquel je faisais allusion dans mon récit avait été le fruit d'une ignition littéraire, la discussion d'un roman du jour parce qu'un film en avait été tiré et présenté sur bien des toiles…

L'insoutenable légèreté de l'être de Milan Kundera. Je cherche dans mes rayons d'étagères le bouquin que je possède depuis ce jour. J'en ai rouvert des boîtes oubliées depuis 3 ou 4 de mes derniers déménagements. D'ailleurs, je ne me résous jamais à me défaire de livres acquis, sauf peut-être quelques vieux manuels de cours traitant de thermodynamique symboles désuets d'une de mes vies antérieures. Bref, je recherche toujours mon exemplaire du roman que je me promets ainsi de relire et qui figure depuis quelques jours au menu de mon profil de blogueuse dans mes livres préférés, tout à côté de l'autre pièce que je relis tous les 3 ou 4 ans.

Enfin…

Hier, je prévoyais écrire une autre pièce sur le hockey, car vous savez que c'est aussi ma passion ces jours-ci. J'avais en tête le même exact titre que celui-ci et je voulais y parler du joueur qui porte le même prénom que le héros de Kundera. Tomas. Vous voyez bien, tout est relié. Tout. Parce que l'histoire se déroulait bien à Prague, le pays du héros glorieux de mon équipe préférée.

Je ne l'ai jamais écrite cette pièce. Et ce n'est pas elle que j'écris en ce moment. J'aimerais mieux vous parler de mon dernier coup de foudre.

Quand je ne scriblogue pas je forumise. Je gaspille d'énormes minutes sur les forums de la toile, principalement pour jaser de ma passion – encore ! mais oui, j'obsède… – qu'est le hockey de mon CH préféré. Et au cours de mes aventures journalières j'avais rencontré un tout petit groupe de fanatiques pas prétentieux pour deux sous qui partageaient aussi les mêmes passions et pas juste celles pour le gouret, mais du verbe et des autres trucs qu'on aime tous… Ç'avait été tout un coup de foudre. Et comme dans bien des histoires du genre, passion-émotion et mélodrames existentiels, les tensions d'une attraction purement chimique – ou biochimique, c'est selon – l'idylle s'était dissolue dans un gouffre profond.

Pour ceux à qui ils manquent LesGlorieux, moi aussi. Au lendemain ce cette claque en pleine face j'entendais au fond de mon esprit retors les paroles lointaines d'une chanson d'Harmonium :

Une autre page de tournée
Oh, oh oh, oh

Dommage pour cette journée
Oh, oh oh, oh

Fais fondre ta glace
Ou bien change de place
Fais fondre ta glace
C'est moi qu'y est tombé en pleine face
Qu'est-ce qui faut que je fasse

On a plus rien à se donner
Oh, oh oh oh
Y'a plus de sons à se sonner
Oh, oh oh oh
Fais fondre ta glace
Où bien change de place
Fais fondre ta glace
C'est moi qu'y est tombé en pleine face
Qu'est-ce qui faut que je fasse

Comme une vieille dame
Qui n'a plus de charmes
Je viens à toi, je viens à toi
Comme une vieille dame
Qui n'a plus de charmes
Je viens vers toi, viens vers toi, viens vers toi

Fais moi un signe
Du bout de ta ligne
Je ne t'entends plus

Où es-tu
J'en peux pus
Je ne t'entends plus
Où es-tu
J'en peux pus
Je ne t'entends plus
Où es-tu
J'en peux pus
Je ne t'entends plus
Où es-tu
J'en peux pus
Je ne t'entends plus
Où es-tu
J'en peux pus
Je ne t'entends plus

En pleine face, paroles de Serge Fiori 1975

Mais des fois, la passion a raison de la raison. Et ce matin, je voudrais vous dire que je retrouve la mienne. J'aimerais vous inviter à me rejoindre, à défaut du septième ciel, à me rejoindre au 7e étage.

Et parlant de septième ciel, si jamais je retrouve mon Kundera, c'est en dépoussiérant mon Heptade que je m'installerai probablement pour le relire.

Et parlant de ciels, d'heptades et de passion, je vous laisse sur ma découverte du jour (hélas, j'avais manqué ces beaux concerts-hommage de la Saint-Jean…), un fabuleux groupe-hommage qui m'a séduite dès le premier contact, tardif, mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais : Premier Ciel. Vous pouvez les écouter ici maintenant, merci à Richard Lanthier (qui vient de publier le clip de son groupe sur youtube, à ma demande expresse!):








2009/11/11

Est-ce le bon moment, Tom?

un billet récupéré, recyclé et réutilisé
(publié originalement le 29 octobre 2009)

Belle surprise en une du Soleil ce matin. Une question de momentum?

Qu'ont ont en commun Christiane Charette, Kathleen Lavoie, Jean Leloup, et votre humble «scriblogueuse»?

Les trois autres ne le savent peut-être pas, mais on s'est tous rencontrés il y a un peu plus d'un an chez Christiane, – moi, j'étais celle avec le baladeur pendu aux oreilles, encore sous les vapes des effluves d'un quatre-centième ou quelque chose du genre. Pauvre Kathleen que je ne connaissais que par le biais de mon quotidien et de ses vues artistiques, le roi ponpon ne l'avait pas ratée au passage...

Bien, en ce glorieux et joyeux vendredi, je me réjouis que mon Soleil m'apprenne sa venue dans la blogosphère.

Moi qui, il n'y a que quelques mois à peine, déplorais le trop peu de Chantal dans le domaine...

Moi qui me suis sentie si mal d'avoir trop sévèrement critiqué la première blonde-blogueuse de l'Attaque à 5 pour avoir raté le coche télévisuel, une fois que j'ai réalisé le mauvais timing, celui de ne pas l'avoir fréquentée au bon moment en tant que la fort connue Miss Miller...

Je m'étais réjouie, silencieusement, dans le temps des camps d'entraînement lorsque je l'ai vue passer des Arts aux Sports. Je me réjouis davantage ce matin parce qu'il est plus que temps, je crois que c'est en effet le meilleur moment pour accueillir non seulement une autre blogueuse sportive, mais une autre professionnelle.

Bienvenue Milady Lavoie!

Mais sachez que malgré mon bonheur de vous lire ce matin, je demeurerai quand même une glorieuse fan finie de mes biens-aimés Glorieux, même si notre maire réalise notre rêve à toutes deux.

En guise de bienvenue, voici, juste pour vous Kathleen:



Le Chandail, fierté d’un peuple

un billet récupéré, recyclé et réutilisé
(publié originalement le 18 août 2009)


Roch Carrier


Vous connaissez l'auteur Roch Carrier? Carrier est probablement l'auteur québécois, que dis-je, canadien, qui a le plus été inspiré par notre sport national. J'ignore pour quelle raison exacte ce matin, j'ai lorgné du côté du site de l'ONF. J'ai pris un immense plaisir à revoir cette succulente animation produite à partir d'un texte de Roch Carrier: Le Chandailvoir au bas de la page pour visionner. Pour Carrier, c'est clair: le hockey est la fierté d'un peuple. Et l'on sait que seule la mention du mot « peuple » déchaîne les passions. Conjuguez-y le hockey et la Flanelle on peut s'attendre à un mélange parfois explosif!

Un sage a déjà suggéré que discuter religion ou politique dans une réunion de famille est la recette assurée pour que l'ambiance dégénère. Je peux en attester personnellement. Récemment, ma participation accrue dans des forums dédiés à mon équipe de hockey préférée m'a permis de le vivre à un autre niveau. J'ai été témoin de prises de bec enflammées, plus, j'y ai participé et pire encore, j'en ai provoqué quelques-unes.

C'est vrai que c'est pas facile, que tout ça, c'est délicat. Le Club de hockey Athlétique Canadien, à l'origine une invention purement marketing – les confrontations anglos-francos attiraient la foule – a évolué pour devenir le symbole mythique d'un peuple, d'une nation. Le Canadien de Maurice Richard, c'est pour plusieurs l'affranchissement d'un peuple de l'emprise du conquérant. Impossible de le nier. L'excellente série télévisée Le hockey, la fierté d'un peuple l'a très bien démontré. Et ce, pour toutes les options linguistiques des peuples fondateurs.

Nos esprits sont souvent tordus par l'émotion. On explique la rivalité Canadien – Maple Leafs par celle pouvant exister entre les Canadiens français et les loyalistes du temps. Qu'en est-il de celle Canadien – Bruins? Boston n'est-elle pas le berceau de la révolution américaine? On réclame une identité bien québécoise pour l'équipe glorieuse, on veut s'identifier à ses joueurs. Et l'on manifeste en faveur de la réintégration d'un certain Artiste Est-européen. Récemment j'ai entendu un rappeur dénommé Chafiik décliner patriotiquement que le club de hockey Canadien devrait être au Québec ce que le Barca est à la Catalogne, et devrait ainsi regrouper plus de joueurs à l'identité du pays. Pourtant, il chante dans ce nouvel hymne :

Mais le tissu social de Montréal
C'est de la Sainte-Flanelle
[...]
C'est ça qui nous ressemble
C'est ça qui nous rassemble
Anglo, franco peu importe ta couleur de ta peau

extrait de la chanson Le but (Loco Locass)

Plusieurs ont cru le grand-prêtre Boivin lorsqu'il a promis que l'organisation se «tuerait» pour dénicher le gros joueur d'impact francophone. Plusieurs y ont rêvé à cet héritier de tout ce qu'a pu représenter l'incomparable Glorieux numéro 4. De nouveaux prophètes aux connexions occultes sont ainsi devenus les nouvelles coqueluches adulées de rêveurs assoiffés d'une nostalgie, d'une époque révolue. On refuse de croire que l'idéal promis est inatteignable. Sinon on se rabat sur un autre gros joueur dont seul le nom est à consonance familière. On entretient le rêve.

Les équipes originales de la ligue des 6 étaient presque entièrement constituées de joueurs canadiens, à haute teneur québécoise. Mais depuis, beaucoup de glace a pu fondre et reprendre au rythme des expansions, d'une nouvelle ligue professionnelle nord-américaine (Association Mondiale de Hockey), d'un recrutement élargi au vieux continent. Publicités et commandites ont réussi à se frayer un chemin sur les bandes et dans les amphithéâtres. On essaie aussi tant bien que mal d'ériger ces sanctuaires au beau milieu du désert, où inévitablement on se voit ramener à des considérations bien terre-à-terre, voire économiques. Le hockey est un business. Comme tout ce qui touche au sport professionnel.

Si la tendance actuelle se maintient, le Canadien n'enverra que trois Québécois sur la glace cette saison. Ça me désole. Au même titre que je déplore l'exode de nos meilleurs cerveaux à l'étranger, attirés parfois par le défi, souvent par la promesse de revenus supérieurs et d'une meilleure reconnaissance. C'est la vie, la plate réalité. Par contre, je les admire ces Guy Laliberté et ces Patrick Pichette, tout comme Luc Robitaille qui s'est monté une belle après-carrière du côté affaires avec les Kings.

Je suis une Québécoise qui aime le hockey. Passionnément. Parce que ça fait partie de mes traditions familiales, mais aussi parce que j'aime ce sport. Point. Je suis incapable de dire que j'ai rêvé un jour d'endosser la Flanelle, je suis une fille. Probablement pour ça qu'on m'accusera sans doute de manquer le coche. Toutefois, je serai la première à me lever pour applaudir l'un des nôtres. Qu'ils s'appellent Talbot ou Fleury, et laissez-moi vous dire que j'en étais très fière de nos compatriotes le mois dernier. Et je promets l'être davantage si jamais Guillaume, Maxime et Georges nous le rapportent le Graal, parce que mon équipe à moi est le CH, même si c'est l'effigie d'un joueur de concession de nationalité russe qui orne le temple.

Compléments d'info



Le Chandail est un conte pour enfants écrit par Roch Carrier qui lui a été inspiré par sa propre enfance à Ste-Justine. Un extrait de ce conte apparaît même au dos du billet canadien de 5 dollars. L'Office national du film en a fait un court métrage d'animation en 1980.