2012/03/25

De l'insoutenable légèreté du porte-feuille

Il est de ces périodes où il semble plus facile de dépenser.

Lorsque malheureuse, il m'arrive de vouloir me remonter le moral. C'est ainsi que j'ai pratiquement bloqué certains sites de magasinage en ligne dans les internets. Triste, je suis moins disposée à sortir voir du vrai monde. Ainsi, il est plus facile pour moi d'éviter d'aller dans les vrais magasins. D'ailleurs, j'ai développé une aversion pour les centres d'achats et leurs stationnements encombrés. Mais ces sites internet sont tellement faciles d'utilisation, deux ou trois clics et hop! La carte de crédit se retrouve bien chargée.

Outre mon projet de rénovation de chalet toujours en cours depuis l'an dernier – on sait que ces rénos sont toujours un puits sans fond pour déboursés divers – je m'apprête aussi à déménager. En effet, dans les prochaines semaines, je quitterai la belle Labeaume Cité pour me retrancher dans la paisible campagne de L'Islet (mieux connue autrefois comme L'Islet-sur-Mer). Et qui dit déménagement, suggère un tas de déboursés pour les services utilitaires tels l'Hydro, la télé, le téléphone et surtout les internets! Par ailleurs, comme j'emménagerai dans une petite maison plutôt qu'un appartement proprement dit, la tentation est encore grande de marquer le coup avec un investissement en déco toute neuve.

Je me remets aussi d'un hiver relativement difficile – oh, ils le sont tous difficiles ces hivers, mais celui-là remporterait sûrement la palme! – et là, bien les choses se replacent. Avec les journées plus longues, enrichies en photons naturels, l'humeur revient au beau fixe. Là encore, je me retrouve avec un autre prétexte à débourser et l'enthousiasme se fait dangereux vis-à-vis le porte-monnaie.

Ouais, j'ai beaucoup investi ces derniers jours autour de l'eau: une aubaine pour un canot de pêche jamais utilisé dénichée sur les petites annonces, des cuissardes en solde le temps d'un Salon de Chasse et Pêche, un minuscule kayak pour mes sorties improvisées sur lacs et ruisseaux à taquiner l'omble de fontaine dans les alentours du chalet...

Je dois maintenant ranger, voire cacher mes cartes de crédit. Après tout, il faudra bien payer ce déménagement, sans compter les traditionnelles bières et pizzas classiques aux gentils helpers. Aussi, il ne faudrait quand même pas que je m'écarte trop de mes objectifs personnels: me simplifier l'existence...

Les deux ou trois prochains mois seront des plus occupés!

2012/02/20

Affectée par cette photo

photo: © Allen McInnis, Gazette



Il est de ces histoires qui sont d'elles-mêmes exploitables pour leur potentiel « sortez vos mouchoirs ». Réjean Tremblay, l'a bien compris et sa pièce sur Joannie Rochette aux JO de Vancouver lui a mérité un prix de journalisme. D'ailleurs, trois parmi les quatre finalistes au même prix (dans la catégorie sports) cette année-là avaient un lien direct avec le deuil.

Les derniers jours ont été fertiles pour ce genre de matériel avec le décès – prévisible, hélas – de l'icône sportive Gary Carter. Mais s'il m'arrive d'être parfois lassée par les vendeurs de larmes que peuvent devenir les médias dans de telles circonstances, je n'en suis pas pour autant désensibilisée.

Toutefois, comme adepte de photographie, cette photo de McInnis est venue me chercher.

Les circonstances, les liens coïncidents entourant celle-ci tiennent pratiquement du paranormal. Le gardien de but et Némésis de mon équipe de hockey préférée, dont c'était peut-être la dernière présence au Centre Bell, semblant émerger du gant de la personne qu'on honorait ce soir-là. Son père, un photographe de sports émérite venait de subir une chirurgie au cerveau à peine deux jours avant, au moment ou Gary Carter, un ami de la famille, perdait son combat contre le glioblastome (Un nom affreux que j'ai appris à détester d'aussi loin que je me souvienne puisque j'en ai été privée de connaître ma grand-mère paternelle. Et il y a aussi Sylvette, cette amie et collègue... ).

Plus puissant encore, j'ose croire que le drame personnel de Martin Brodeur était, au moment du cliché, inconnu du photographe. Je suis persuadée que cette image revêtira à jamais une importance incommensurable chez les Brodeur. Possiblement aussi aux yeux du photographe.

Comme quoi une photo peut valoir mille larmes.