2010/08/29

Un ras-le-bol d'internaute



Je suis accro aux internets. Rien n'y fait, je ne peux (presque pas) vivre sans. Presque pas, car j'y arrive à l'occasion, volontairement, lorsque je me retire dans mon boisé témiscouatin encore imperméable aux ondes cellulaires. Chaque fois que je m'y retrouve cependant, le sevrage peut durer quelques heures, mais d'une fois à l'autre il est toujours plus aisé et le retour à la ville, plus cinglant.

Mais dans mon existence terrestre et quotidienne, dans cette partie de ma vie qui est urbaine, je ne peux résister à l'appel de ces périples plus ou moins longs, surfant d'une vague pour déferler sur l'autre, pour gober et rendre: partager.

Je suis une hippie dans l'âme. À la sauce branchée, certains diront. Car j'ai eu ces réseaux dans le sang, dans une bonne partie de ma vie au travail comme spécialiste en réseaux d'ordinateurs. J'ai connu aussi les beaux jours et l'ère des balbutiements des internets: les BBS (bulletin board system), Fidonet, Francité... Le lien commun de ces différents organismes siliconiens: le partage, la découverte d'infos et de gens, qu'on aime et qu'on aime moins. Mais aussi cette liberté. La liberté. Celle de la libre-expression.

Mais je réalise encore une fois rêver trop fort. L'attrait de ces communautés branchées est toujours là pour moi: une façon de continuer mon processus d'acquisition de données et d'infos sur la vie, sur les gens et l'une ou l'autre de mes passions du moment. Toutefois, ces belles petites sociétés virtuelles, sont malheureusement à l'image de la vraie société. Avec ces formations de cliques, ces guéguerres d'égos vaines et inutiles, là où on dit accepter tous gens de tous horizons et prôner la liberté d'expression, on peut se désillusionner brusquement avec du « fais ce que je dis, pas ce que je fais ». J'abhorre. À un point tel que l'envie de dénoncer bruyamment me hante. Des amis sympathisant à ce point de vue ont su se tirer en douce, sans faire de vagues. Je les admire tellement. Moi j'ai le goût de crier.


Que j'en ai marre de ces censures qu'on justifie à grands coups de respect. On peut respecter et ne pas partager l'opinion de l'autre. On peut même respecter ses adversaires. Et comme le disait un collègue, on peut ne pas respecter l'autre tout en demeurant civil. Le respect se gagne. Certains en ont pour l'autre par défaut et pour ceux-ci, le respect est une chose qui se perd.

Lorsque l'on émet, c'est pour être capté. Et si on parle ou écrit, il faut en assumer qu'un droit de réplique bien légitime puisse exister, que celle-ci soit positive ou négative.

Vous pouvez ne pas partager mon point de vue. Je n'ai aucun pouvoir me permettant de vous y forcer. Vous pouvez même me le dire en commentant à la suite de ce billet. Et ça n'a rien à voir avec le respect. Je suis ici chez moi, mais je suis toujours prête à vous entendre.

Vous n'êtes même pas obligé de m'aimer. Et je sais trop bien que si vous n'aimez pas ce blogue, rien ne vous oblige à revenir. Vos visites, ne seraient-elles répétées qu'une couple de fois sont un signe d'encouragement. Même si, têtue et opiniâtre que je suis, je persiste à scribloguer.


Mais comme le dit si bien Luôar Yaugud: « toutte est dans toutte ». Les internets et leurs petites sociétés microcosmiques ont leurs avantages et leurs inconvénients: je ne reviendrai sans doute pas sévir partager dans certaines communautés, le bilan final étant jugé plutôt peu reluisant. C'est un peu comme un pourboire, généralement pas obligatoire, mais le retour est une belle façon de montrer son appréciation. Lorsque le plaisir n'y est plus... on s'efface graduellement. Tout simplement.


Le respect, ça peut se perdre.

Il peut être aussi regagné...






*Ce texte n'est qu'une forme d'écriture thérapeutique visant à évacuer...

9 commentaires:

  1. Tu as parfaitement raison lorsque tu dis "Lorsque l'on émet, c'est pour être capté. Et si on parle ou écrit, il faut en assumer qu'un droit de réplique bien légitime puisse exister, que celle-ci soit positive ou négative." Et c'est valable autant pour toi que pour les autres. "Fais ce que je dis, pas ce que je fais" Il faut accepter d'être contredit(e) aussi, parfois.

    Comme tu dis, il y en a qui se désillusionnent avec du "Fais ce que je dis, pas ce que je fais". Sauf que je crois qu'il y a des gens, en revanche qui se créent des illusions avec du "c'est pas moi, je le jure".

    Il y a aussi une phrase qui dit que "le contraire de l'amour, c'est l'indifférence, pas la colère. Si tu éprouves de la colère, c'est que l'autre compte encore à tes yeux". Peu importe le nombre de fois que tu te connecteras chez nous ce mois-ci, les billets comme celui ci-haut continuent de prouver que tu ne te fiches pas de ce qu'on te dit et qu'un jour, tu changeras peut-être.

    Et si tu n'aimes pas ce commentaire, tu peux très bien le supprimer, je n'y verrai absolument pas de manque de respect. Au moins, je saurai que j'aurai été lue.

    Émilie

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  2. Émilie,

    Je t'ai bien lue.

    Je ne censure point, tu as droit à ton opinion d'adolescente. À ton âge, je me permettais aussi de juger l'autre sans être en pleine connaissance des circonstances. Par contre, tu réaliseras peut-être avec le temps et une certaine expérience de vie qu'il est mieux avisé de changer parce que l'on veut changer, pas pour ou en raison de ce que les autres pensent de nous...

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  3. Lyse,

    Je sais bien qu'avec mon âge, mon expérience de vie est certainement moins grande que la tienne. Cependant, tu peux me croire sur parole : le changement de soi-même est certainement l'une des expériences de vie les plus marquantes que j'ai eu à vivre. Mais je pense que, comme tout auteur qui se respecte (parce qu'après tout, nous sommes les auteurs de nos propre vie), nous nous devons d'écouter les critiques, et de remédier à la situation du mieux que nous pouvons. Ce n'est pas avez nous-mêmes que nous interagissons, mais avec les gens qui nous entourent, et puisque ce sont ces personnes qui nous endurent jour après jour, elles ont droit à ce qu'on prenne leur opinion en considération. Les opinions qui ne nous plaisent pas, généralement, sont les plus véridiques. Je sais de quoi je parle, je l'ai vécu.

    Émilie (Oublie le truc de Elensar, c'est n'importe quoi, j'avais plus le profil Anonyme)

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  4. @Émilie,

    À suivre ton raisonnement, au revoir l'idendité qui t'est propre, puisque l'important est de se calquer sur les attentes des autres.

    C'est désolant de lire ça, particulièrement venant de la part d'une jeune femme.

    Des opinions qui ne plaisent pas, il y en aura toujours. Même Gandhi avait ses déctracteurs.

    Aussi, une opinion n'est pas un fait, et de ce fait, ne peut être véridique...

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  5. Lyse,

    Mon avis, si tu le lis de façon extrémiste, doit bel et bien refléter ses propos. J'ai du mal m'exprimer, ayant tendance à voir des nuances de gris dans les choses. L'important n'est pas de se calquer sur l'opinion des autres. Mais d'accorder une importance à l'opinion des autres, car nous avons tous des défauts et très souvent, on est peut être trop aveugles pour les voir. Je ne suis pas quelqu'un qui aime garder des défauts qui me rendent difficile à vivre. J'ai mauvais caractère, je le sais ; on me l'a dit. Et je travaille là-dessus, pas parce que je veux me calquer sur les attentes des autres, mais parce que je trouve complètement irrationnelle l'idée de rester avec un mauvais caractère qui rend les autres mal à l'aise. Bref, ce n'est qu'une opinion comme une autre. Lorsqu'on me mentionne quelque chose de négatif sur moi-même, je prend le temps de voir si je peux y faire quelque chose.

    Émilie

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  6. Ce qui est négatif pour l'un peut être positif pour l'autre. Tout est relatif.

    Oh, et personne n'est parfait, ce qui implique que chacune, chacun de nous a des défauts et des qualités. Parfois même les qualités de ses défauts. Ou vice versa.

    Chacun de nous fait son propre cheminement comme il ou elle l'entend.

    En ce qui me concerne, je ne crois pas avoir à ajouter quoi que ce soit sur le sujet.

    Quelque chose t'a fait tiquer dans mon billet et tu as réagi. C'est l'un des buts visés parmi tant d'autres dans la tenue d'un blogue: faire réagir. À ce niveau, ça semble avoir fonctionné.

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  7. Je sais que personne n'est parfait, et personne n'ambitionne de le devenir non plus. Sauf que travailler sur ses défauts ne peut qu'être bénéfique. C'est mon opinion. Et oui j'ai réagi, ce billet était là pour ça, au final chacune a compris l'opinion de l'autre et ce dans le respect.

    Émilie

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  8. Virtuel ou pas, sache que tes traces sur les forums ne laissent pas indifférent ton interlocuteur, tes reflexions exprimées avec éloquence m'ont toujours laissé une bonne impression de toi, que je sois d'accord ou pas sur le propos. Alors face à la raréfaction de tes écrits, je me suis dit allons voir ce cher blogue, ou finalement quelques pistes sur le pourquoi ?
    Il est plaisant de voir que l'obstacle a été franchi et que tu y retrouves ton compte dans la façon de gerer le futur quelque soit la manière. Tu sembles entière et passionnée, armée de bons sentiments que tu mettras à profit dans tes nouveaux hobbies numériques ;)
    Voilà encore un très bon texte, forcement puisque je le partage en grande partie, alors au plaisir de jaser à nouveau, lâches pas !

    Matteo, le petit helvète

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  9. Merci Matteo pour cette gentille visite!

    Tu sais que je suis toujours ici ou là dans un recoin des internets. Je suis à restructurer mes activités et un peu ce blogue par la même occasion. J'ai l'intention de continuer d'alimenter ce dépot à mots et photos, ma mission ici saura sans doute se préciser.

    Comme disait l'autre: à suivre...

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