2010/02/14

Les deux côtés de la médaille

Samedi a été un drôle de lendemain de veille et une drôle de journée en soi. Pas drôle «ha-ha», juste drôle «bizarre». Et cantonnée dans mon fauteuil, mais sans être cantonaise, je me sentais aigre-douce en cet après-midi ensoleillé. Pour un paquet de raisons, toutes plus insensées ou moins logiques les unes que les autres. En fait c'est pas fondé sur la raison, mais davantage sur l'émotion alors ne cherchez pas dans mes propos la cohérence, mais plutôt un pot-pourri empreint de nostalgie, tristesse et fatalité.


J'aurais voulu parler de la cérémonie d'ouverture des Jeux à Vancouver à laquelle j'ai assisté en clavardant, twittant et visionnant sur le site internet du conglomérat officiel de diffusion. J'aurais d'une part très peu de choses à dire ou trop, autant sur les cérémonies elles-mêmes que sur le conglomérat. Je ne dirai ici que ceci: je m'ennuie de la télé d'État comme diffuseur officiel tout autant que La soirée du hockey me manque, c'est-à-dire beaucoup, voire terriblement.


Ç'a été aussi une dure journée pour la forumiste intempestive que je suis où j'ai lu dans un même souffle des gens compatir avec un des leurs qui est tristement sur le point de tirer une révérence beaucoup trop hâtive et se griffer violemment entre eux pour des guéguerres d'égos totalement vaines et inutiles. Bon synchronisme, me suis-je dit au moment même où je remettais en question ma propre vie de forumiste intempestive. À l'heure où des pseudo-bons-pensants usent de leur anonymat pour salir la réputation de n'importe qui, des collègues de travail ou de classe, des profs, des personnalités publiques ou de son voisin, juste pour se faire quoi, renforcer un feeling de superhéros-cybernétique? À l'heure où on aime lancer du «spagsuémur» - voir le billet précédent - pour être le premier. Le premier à quoi, à avoir l'air fou? Pourtant, moi je pensais bien profiter de ma citoyenneté cybernétique pour me refaire, étant réduite au silence dans tous mes autres contextes de vie bien personnelle.


Finalement hier pour m'en sortir, je ne suis arrivée qu'à focaliser sur cette pièce de Joni Mitchell, Both Sides Now, celle qui animait ce Peter Pan sorti de nulle part pendant les cérémonies. Un texte déjà mature pour la main d'une femme de 24 ans lors de cette année d'amour et d'expo. Mature, triste et désillusionnée, tout comme j'ai pu l'être quand j'ai découvert cette si belle artiste. Tout comme je peux l'être encore bien des années plus tard, prise dans mes réflexions sur le vieillissement et pourtant je la vois en deux temps et en deux voix et je réalise qu'il est possible de bien traverser le passage du temps et le faire en beauté...






J'aimerais pouvoir dire un jour avoir pu profiter de cette maturité, de ces galons durement acquis avec l'âge et faire quelque chose qui vaille de mon humble moi-même. Aujourd'hui, je n'y arrive pas...


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