2009/11/27

Maux de mots

Pauvre blogue. Laissé à lui-même sans nourriture depuis quelques jours. C'est que j'aurais voulu l'alimenter avec un peu de vitamines rieuses. Mais il est des semaines comme ça… Et ce n'est pas du grand chagrin éprouvé suite au départ du grand 84 qui me pèse ainsi sur le cœur.

Quoique toutes ces choses lues et entendues autour de cette transaction si banale… Je m'épate encore à quel point une telle bagatelle puisse-t-elle faire ressortir ce qui m'enrage le plus dans notre belle société.

On m'a reproché il y a quelques jours de prendre ça trop à cœur, le hockey. Je ne cacherai pas le fait que des fois je m'y penche avec un intérêt plus grand que celui que j'accorde aux tâches domestiques. Des fois seulement ? Non, je l'admettrai sans gêne, je préfère le hockey au lavage de vaisselle sale et au passage de la balayeuse ainsi qu'au nettoyage de la cuvette de toilette. Puis après ? J'irai même jusqu'à avouer qu'il m'arrive de m'émouvoir en lisant une belle histoire. Comme celle qu'on a portée à mon attention plus tôt cette semaine, cette histoire de human interest écrite il y a quelques années par un journaliste de la chaîne sportive ESPN, Gare Joyce, au sujet du tout nouveau Canadien franco-ontarien Benoît Pouliot. Touchante histoire. Bien oui, on n'échappe pas aux histoires personnelles liées aux joueurs et celle-là était fort rafraîchissante dans le sens où elle ne dénonçait pas la dernière frasque d'un joueur millionnaire sur le party.

Hier soir, j'écoutais distraitement la radio lorsqu'un de ces journalistes qui aime bien suivre – pas nécessairement pour les bonnes raisons, quoiqu'il en dise – mon équipe de hockey préférée semblait relater la même histoire fort touchante des derniers jours sur terre du père de Benoît Pouliot. C'est alors que j'ai réalisé qu'il en avait fait le sujet de sa chronique.

Il relate avoir lu l'histoire sur le magazine ESPN il y a quelques années. Ça n'est pas impossible, mais permettez-moi d'en douter. Pourquoi lire un article sur un joueur que l'on ne connaît pas, qu'on admet n'avoir jamais vu jouer dans la ligue nationale et dans les ligues mineures, encore moins. Le même type qui se questionne à haute voix pour quelles raisons a-t-on choisi le jeune joueur d'alors en première ronde du repêchage professionnel de 2005. Pourquoi ne se souviendrait-il que vaguement de cette histoire touchante comme ça sans avoir fait quelques recherches et peut-être tombé sur le même article que j'ai lu, moi et bien d'autres. Et pourquoi l'article d'origine, ou à tout le moins le nom de son auteur n'est-il pas mentionné ?

Je serais peut-être moins offusquée, si un confrère scribe qui se trouve à faire le même trottoir que ce journaliste que je décrie n'avait pas lui-même mentionné cet autre fait d'emprunt. Il y a deux semaines, une personnalité radiophonique s'excusait d'avoir «embusqué» les mots de deux auteurs européens dans un de ces commentaires qu'il fait quotidiennement dans le contexte d'une émission matinale sans avoir mentionné les créateurs du texte récité.

Je suis offusquée.

Ces gens-là gagnent leur vie avec des mots. J'aime et je respecte les mots et ceux qui les manipulent, s'en servent pour nous informer, nous distraire et parfois nous émouvoir. Je crois que c'est ce qui fait que ça m'offusque davantage.

Je suis bien consciente que les mêmes mots ou les mêmes histoires peuvent revenir sous la plume ou par la bouche de plus d'une personne. Deux brevets pour le téléphone ont bel et bien été déposés à quelques heures d'intervalle par Alexander Graham Bell et Elisha Gray.

Mais monsieur Raymond, ç'aurait été quoi de mentionner si ce n'est que le nom de Gare Joyce dans votre article ? Je ne crois pas que vous avez là rendu honneur par vos mots, ni au journalisme, ni au hockey.

Est-ce qu'on peut destituer un journaliste du temple de la renommée du hockey ?

2 commentaires:

  1. Yessss!!!!
    Bravo Lyse..tu es ma Lucian Bute...!

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  2. Je viens de découvrir un autre beau texte ...merci...Et,je suis d'accord avec le fait, si tu prends un texte pour l'exposer et qui n'est pas de toi, devrait toujours et je dis bien toujours être suivi, soit d'un lien ou bien du Nom du Propriétaire ou de la source... (d'après-moi, c'est une loi non-écrite)...déjà que la personne nous le partage alors pourquoi s'en approprié si sournoisement ...pff...par chance, c'est pas tout le monde ...

    Lyse, continue ce que tu fais si bien ;) une amie du net ;) ciao!

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