2010/04/08

#jeudiconfession

J'ai déjà eu un chum qui disait à la blague aimer tellement les traditions qu'il s'en inventerait de nouvelles chaque jour. Vous le savez, si vous me suivez au sens littéral ou bien twisté, je suis active sur la Twittosphère depuis récemment. Et de plus en plus. Dans cet espace, on n'est un peu comme cet ex à moi, on aime y réinventer les vieux rituels. Comme les #jeudiconfession. Ça n'est pas sans me rappeler mes jours de pensionnaire au couvent des Ursulines à Trois-Rivières, là où tradition oblige nous étions contraintes à cette messe obligatoire hebdomadaire toujours précédée de la fatidique confession. Mais à huit ou neuf ans, mis à part les 7 péchés capitaux, comment vraiment peut-on être consciente si ce que l'on fait est mal ou bon? Immanquablement, et je suis persuadée ne pas être la seule à l'avoir commis à l'époque, je m'inventais quelques péchés à raconter à l'aumônier. Car, ce pieux homme, étais-je alors persuadée ne m'aurait pas crue si je n'avais rien à confesser. Du moins, tel était mon raisonnement, malhabile, ou suspicieux déjà de toute figure d'autorité.

En ces précoces heures d'un autre jeudi, me voici à ressasser une fois de plus mes vieux péchés. Bien que je n'ai pas mis les pieds dans une église depuis fort longtemps, du moins en tant que pratiquante endoctrinée que je ne suis plus depuis oh presque une éternité, je me retrouve souvent à faire de ces bilans, à me rappeler de ces défaillances qui me poussent à faire mal. Inconsciemment ou non.

Alors, voici. Je me trouve souvent bien égoïste. De négliger mes filiations et attaches de longue date, des amis et des parents. Sans toujours le faire consciemment. Parfois avec des excuses valides. D'autres fois volontairement, pour ne pas faire mal qu'il s'agisse de me blesser moi-même ou bien autrui. Puis je m'en veux. Et le temps passe. Puis le malaise m'engorge et je m'en veux davantage. Et la spirale s'emballe...

Je viens tout juste de parler à quelqu'un pour qui les jours devant sont moindres que les jours derrière. Quelqu'un que j'aime énormément et avec qui je voudrais passer pas mal plus de minutes que nos situations géographiques et personnelles ne peuvent nous le permettre, à parler, à connaître et à se reconnaître. En terminant paisiblement tantôt l'une de nos trop rares communications, j'ai été encline à célébrer le moment. J'ai festoyé le temps d'un instant.

Puis, je me suis souvenue de ces autres formes humaines si significatives à mon existence. Celles-là mêmes que, au gré des jours qui meurent, je ne parviens pas à contacter, souvent sans savoir comment m'y prendre. Non seulement par naïveté ou incompétence innocente, aussi parce que je suis dans ces écarts de conduite répréhensibles une bien vilaine récidiviste. Parce qu'à ces personnes j'ai trop souvent eu à demander pardon. Et si elles me l'ont alors déjà accordé par le passé, je redoute toujours... Même si pénitence devait s'imposer, blessée et triste je serais bien sûr. Mais je les comprendrais quand même. Parce que je suis aussi comme ça...

Si vous vous reconnaissez comme ces amis, parents ou autres proches laissés distants, sachez que je pense à vous. L'une de mes tantes avait essayé de me convaincre un jour que ces pensées tendres ou affectueuses ne sont jamais perdues. J'aimerais, bien sûr, la croire.


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