2012/02/20

Affectée par cette photo

photo: © Allen McInnis, Gazette



Il est de ces histoires qui sont d'elles-mêmes exploitables pour leur potentiel « sortez vos mouchoirs ». Réjean Tremblay, l'a bien compris et sa pièce sur Joannie Rochette aux JO de Vancouver lui a mérité un prix de journalisme. D'ailleurs, trois parmi les quatre finalistes au même prix (dans la catégorie sports) cette année-là avaient un lien direct avec le deuil.

Les derniers jours ont été fertiles pour ce genre de matériel avec le décès – prévisible, hélas – de l'icône sportive Gary Carter. Mais s'il m'arrive d'être parfois lassée par les vendeurs de larmes que peuvent devenir les médias dans de telles circonstances, je n'en suis pas pour autant désensibilisée.

Toutefois, comme adepte de photographie, cette photo de McInnis est venue me chercher.

Les circonstances, les liens coïncidents entourant celle-ci tiennent pratiquement du paranormal. Le gardien de but et Némésis de mon équipe de hockey préférée, dont c'était peut-être la dernière présence au Centre Bell, semblant émerger du gant de la personne qu'on honorait ce soir-là. Son père, un photographe de sports émérite venait de subir une chirurgie au cerveau à peine deux jours avant, au moment ou Gary Carter, un ami de la famille, perdait son combat contre le glioblastome (Un nom affreux que j'ai appris à détester d'aussi loin que je me souvienne puisque j'en ai été privée de connaître ma grand-mère paternelle. Et il y a aussi Sylvette, cette amie et collègue... ).

Plus puissant encore, j'ose croire que le drame personnel de Martin Brodeur était, au moment du cliché, inconnu du photographe. Je suis persuadée que cette image revêtira à jamais une importance incommensurable chez les Brodeur. Possiblement aussi aux yeux du photographe.

Comme quoi une photo peut valoir mille larmes.


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